lundi 19 mars 2012

Le raid du "Malouin", capitaine pirate.

C'est à la "Déferlante Ludique"à St-Méen le Grand, ce samedi , que le "Malouin" a pris du service.
Les règles utilisées étaient "Argad" à terre (et lors des abordages) et "Per Mare et Terras" (PMET) pour le combat naval. 
Ces deux règles sont largement évoquées ici:  http://argad.forumculture.net/

Le puissant fort français. 40 soldats, 8 pièces de 12£.


Je rédigerai prochainement un article critique de ces deux systèmes.

Alors que la bataille (commencée 15 jours avant, à Loudéac) faisait encore rage entre les pirates débarqués dans la ville française, les pêcheurs dans l'estuaire, "Malouin" faisait des ronds dans l'eau au large. Avec sa goélette (mon bateau représente pourtant un cotre), il guettait l'arrivée d'improbables renforts qui auraient pu faire avorter l'aventureuse entreprise des frères de la côte.
Le "Malouin".

La plantation du gouverneur français.
Le parti de pirates ayant remonté la rivière depuis l'estuaire.

 Tandis que les pirates investissaient la ville, bien trop éloignée du puissant fort français, une voile était signalée à bâbord, un brigantin français.
Aussitôt on ordonne le branle-bas de combat. La goélette est armée de 14 canons de 6 livres, contre les 8 de 8 livres de son adversaire. Le brigantin a l'avantage d'une portée supérieure, la goélette, celle de  la puissance de feu.
Alors que la goélette pirate, évolue lentement vent arrière, le brigantin, tribord amure, fonce vers elle. Dès lors, le Malouin redoute de la voir virer et remonter au près pour passer sur l’arrière. Alors que les voiles sont progressivement ferlées de part et d'autre pour passer à la voilure de combat (plus petite, évitant de gros dégâts au gréement). La première salve est délivrée simultanément par les deux protagonistes.
Le "Malouin" est au vent de son adversaire, la plupart des coups portés sont sous la ligne flottaison du fait de la gîte de sa cible. A l'opposé, les coups reçus, portent essentiellement sur mon pont et ma mâture. Ce premier échange de bordées reflète immédiatement cette différence de situation.
Je perds plusieurs points de gréement pas mal d'hommes d'équipage, mais inflige plusieurs pertes de points de coque et surtout, par un heureux "critique", détruit la pompe du bord du français.
S'ensuivent  alors plusieurs manœuvres d'approche, le temps que les besogneux canonniers rechargent leurs tubes. Les deux navires se rapprochent encore. A portée normale, une deuxième salve est échangée dans des conditions similaires d'allure. Le français se voit encore percé sous la coque, tandis qu'un critique démonte deux canons d'un coup sur le bordé bâbord du pirate. La voilure prend encore quelques coups.
Passant brutalement vent de travers, le pirate profite des quatre tours de rechargement des pièces pour accélérer et passer sous le nez du français qui aurait fait une erreur de programmation dans ses ordres.

Quand le pirate délivre sa troisième bordée, c'est en enfilade avant.
L'enfilade par l'avant fait perdre le dernier point de coque du français, qui coule désormais.


Si la bordée bâbord du pirate est amputée de deux de ses pièces, elle reste dangereuse,  surtout à courte portée. Les boulets dévastent le pont d'avant en arrière du français. Il fait maintenant eau et, sans pompe, est condamné à couler.
Durant toutes ses évolutions, le "Malouin" a essayé de maintenir le français entre le fort et lui.
Maintenant, le naufrage du français est une question de temps, il faut éviter de subir d'autres dégâts inutiles (45% de la voilure est détruite, deux canons sont démontés, un quart de l'équipage est hors combat). 

Le français évacue. Son équipage est quasiment indemne et son parti de troupes de marine est intact. Virant de bord, le "Malouin" délivre sa bordée tribord sur la première des deux barques, pleines à ras bord. (trois hommes ne pourront embarquer et resteront prisonniers de l'épave).
Les barques sont à ras de l'eau et difficiles à atteindre. Malgré cette puissante première décharge, les boulets passent trop haut et n'arrachent qu'une tête.

Les naufragés qui vont bientôt se prendre une ultime bordée.

Les barques font demi tour vers le fort, "Le Malouin" fonce vers l'estuaire où les pêcheurs (sûrement des boucaniers, vu leur efficacité) sont venu à bout du faible équipage du cotre pirate.
La goélette se dirige donc droit vers les deux, cotres qui très habiles à remonter au près, foncent vers le fort (ou convergent en plus les deux barques de rescapés du naufrage) pour aller chercher la garnison dont la ville a tant besoin pour se défendre.
Les deux cotres sont insuffisamment équipés pour être pleinement opérationnels (artillerie ET manœuvres simultanées), le pirate fonce donc vers l'affrontement.
Il croise le premier (le bateau de pêche) à pleine vitesse ce qui n’empêche pas de se tirer dessus au passage.
Quelques dégâts de part et d'autre, bien que les deux navires se soient retrouvés quasiment bord à bord.
Pour le second sloop, il sera plus coriace, car armé de quatre canons même si son équipage de prise est insuffisant pour pouvoir tout faire en même temps. Les pêcheurs manœuvrent plusieurs fois pour éviter d'éperonner le pirate, qui cherche manifestement, l'abordage, fort de sa supériorité numérique.
Le choc a finalement lieu, bord à bord. Le français délivre une pleine bordée à mitraille, à bout pourtant, en premier tir... un cas de figure qui peut s'avérer mortel. Le timonier est tué (critique). Heureusement que tous les canons n'étaient pas servis.
Les deux bateaux s’emmêlent. Le pirate lance alors des grappins (que les rares survivants français tentent de trancher) pour éviter qu'il ne s'échappe. Après un échange de mousqueterie, la première vague d'abordage est composée de 10 hommes. 6 parviennent à passer sur l'autre bord et se ruent sur les 3 malheureux pêcheurs rescapés, qui se rendent alors.
Le sloop pirate est repris, (c'est la deuxième fois ce jour) mais ça ne changera pas l'issue de la bataille car, à terre, les pirates qui ont pourtant  réussi à atteindre jusqu'à la chambre du gouverneur, sont contraints à la reddition.

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