vendredi 10 septembre 2010

Chantier naval: Convertir une canonnière en cotre.

Cet été, j'ai trouvé cette canonnière en bois (made in China, je présume) dans une solderie de la région parisienne .
Cette chaloupe à rames et à voile, était sensiblement à l'échelle des Playmobils mais ce n'était pas le destin que je lui réservais (En effet, je ne joue plus au Playmobils (enfin... plus officiellement)) .

D'une étonnante facture, elle était entièrement en bois, collée et assemblée avec précision, beaucoup d'accastillage en laiton et de nombreux équipements. Évidemment, le prix était assez
conséquent (65 euros) .
Heureusement, vu mes projets, j'ai osé aller voir une vendeuse
pour lui faire part de mon idée. Qu'elle me fasse un prix et je leur prenais leur modèle d'exposition, passablement délabré!
Le résultat a été au delà de mes espérances: - 50% !
Voilà de quoi me faire cesser toute hésitation.
C'est donc avec le modèle délabré et 32,50 euros en moins que je suis reparti.
Puisque j'étais dans l'incapacité d'achever ma frégate à temps pour la gigantesque partie à Bordeaux le 9-10 Octobre, j'allais me rabattre sur un projet plus modeste (disons plutôt que je croyais plus modeste, car mon appétence pour les détails allait m'occuper un bon moment.

Bref, tout d'abord, tout ravager. Enlever tout l'accastillage,
les bancs, les canons, la gréement, afin de rendre sa virginité
à cette coque de 40 cm.


L'éviction du fond.

Mon cotre étant destiné à naviguer sur table, il me fallait me débarrasser de toutes les œuvres vives (je sens qu'on va apprendre plein de mots dans cet article ! ). J'ai donc demandé à mon menuisier préféré de procéder à l'amputation.
Tout d'abord, il a réalisé un sabot, pour mettre l'ensemble à niveau et a effectué la découpe sur sa toupie. Étape délicate et dangereuse. Il craignait que des clous affleurant la coque ne déchirent celle-ci, lors de la découpe. Les quelques clous que la scie (chien fidèle) a croisé étaient heureusement, vers le centre de la coque et ont été proprement décapités.

C'est là qu'on a pu constater que le navire était vraiment bien fait. De véritables couples, une coque faite de lames de bois courbées, assemblées / collées (enfin noyées dans la résine quand même).
Je ne sais pas combien de temps les petits Chinois ont mis pour réaliser cela à la chaîne, mais certainement beaucoup plus de temps que moi, pour tout démolir.


Il a ensuite fallu rehausser l'ensemble du navire. 1 cm de balsa et hop, le tour était joué. Un ponçage soigneux pour arrondir les formes et épouser ses courbures originelles.




Le haut du bastingage:

Il a été recoupé sur le tiers arrière pour une obtenir une

ligne beaucoup plus proche de celle des cotres dont j'avais obtenu quelques illustrations. Je l'ai remplacé après avoir fait disparaître le château. J'ai aussi percé les 14 sabords.

Le pont:


Après avoir défini la hauteur que je voulais pour celui-ci,

j'ai délimité l'intérieur d'une soute (qui restera secrète,

puisque personne ne lis ces lignes, ni ne regarde les photos)

puis disposé un plancher en carton. Je voulais, que le pont de ce navire soir bombé dans les deux sens, la tonture (je vous l'avais dit!) et le bouge (hé, hé). (NDLA: La tonture d'un bateau désigne la courbure longitudinale du pont ; la courbure transversale est appelée bouge). Pour l'effet bombé au milieu, je l'ai calé avec du

balsa poncé.


Mon pont sera donc très légèrement bombé au milieu (+2 mm) afin de pouvoir évacuer les paquets de mer et de sang, par les dalots. (Je vous l'avais dit qu'on allait apprendre des mots ! )
Je me suis donc employé à réaliser un véritable plancher par dessus cette armature.
Les lattes du plancher font 5 mm de large et 1/2 mm d'épaisseur. Elles sont assez fragiles et j'espère que ce plancher vieillira bien. J'aurai intérêt à solidariser tout cela à grand renfort d'une peinture abondante et bien "collante".

La barre:

Pas de roue sur un si petit navire. Je voulais qu'elle soit mobile

(non, elle ne fait pas bouger le gouvernail !)

Les supports de l'axe seront cachés sous le banc de quart.

La barre est en bois sculpté et poli, l'axe un vulgaire clou.

(Je savais bien que j'arriverais à placer de la vulgarité à

un endroit ou à un autre !)



Les haubans:

J'ai réalisé un cadre en Légos (Pourtant, je ne joue plus aux

Légos non plus, du moins, dans la version officielle) pour tendre

les deux bordées de haubans. Jamais je n'aurais imaginé comment je me serai pris la tête pour réussir à faire des nœuds réguliers. Sur les 12 premiers nœuds réalisés, il n'y en a pas deux pareils ! et certains se sont ensuite défaits, car coupés trop à ras, malgré la colle. J'avais beau essayer de refaire toujours le même nœud, il m'a fallu de nombreux essais avant de réussir à instaurer la sévère routine qui m'a permis d'en faire de forts gracieux et réguliers. C'est clair, je suis maintenant devenu champion de la fabrication de filet artisanal et je pourrais en faire des kilomètres... si ça ne prenait pas tant de temps.

Les "caps de mouton" (Et allez, encore un mot à la c.. !):


Ca a été un des obstacle les plus important auquel j'ai été confronté sur ce chantier. J'ai fait une première tentative en bois dur, percé au forêt de 2 mm. Les trous étaient trop gros. Certes, j'aurais passé les fils facilement mais l'ensemble était vraiment trop gros. Deuxième tentative en balsa, facile à percer au forêt à main de 1 mm, mais j'ai vite réalisé qu'il ne supporterait pas l'épreuve de la traction (trop fragile). Puis j'ai essayé en Fimo, pate à modeler à cuire. Impossible d'obtenir quelque chose de régulier au perçage et lors du rainurage circulaire.


A cour d'idées, j'ai bien tenté de me rabattre sur mon magasin de modélisme local où ils en vendent de merveilleux, tout faits, en plastic !
Le magasin était fermé pour vacances. (Les gens ne se rendent vraiment pas compte de l'inconséquence de leurs décisions! J'ai des délais à tenir, moi ! S'ils pensent que sa Majesté va pouvoir attendre pour la mise à l'eau de son garde-côte ! Là, c'est mon projet qui prend l'eau ! Et puis, évidemment, pas de numéro

d'urgence ou de magasin-de-modélisme-d'astreinte dans le coin). Bref, étant bloqué sur cette étape, j'ai du expérimenter d'autres choses. Je suis finalement parvenu, après encore pas mal de casse, à en réaliser 24, ceux qui allaient me servir pour les six haubans, et qui allaient me permettre de poser mon mât. Voici comment j'ai finalement procédé:
Les étapes: Tout d'abord, j'ai découpé des petits rectangle de bois dur, de 3 mm d'épaisseur (j'ai lu ensuite qu'ils auraient du être ronds à cette époque, j'aurai donc du commencer sur des bases

carrées). J'ai percé les 3 trous avec un forêt à main avant de rogner puis d'arrondir les angles.
Enfin, à la fraiseuse (ma Dremel d'anniversaire) j'ai creusé le sillon dans la tranche. J'ai aussi agrandi les orifices à l'aide du petite fraise conique, car je ne suis même pas sûr que j'arriverai à passer les fils sans encombres.

Les câbles d'ancre.

Pour recycler la petite longueur de chaîne d'ancre, du modèle initial, j'ai rogner dans le bois du "coffre" avant, coupé la chaîne en deux avant de la partager à bâbord et à tribord (car il y aura deux ancres). J'ai mis un petit clou pour en tenir l'extrémité puis j'ai remis en places les œilletons métalliques du modèle original.

J'ai remis ensuite un petit plancher par dessus, pour cacher le
tout.
Je ne sais pas encore si j'ajouterai un guindeau ou un cabestan.








Voici donc le chantier à ce jour.
J-26, y 'a encore du taf !

On voit que j'ai mis en place un des porte-haubans, ce qui me fait réaliser que je vais sans doute devoir refaire mes haubans car mes enfléchures (un dernier mot, pour la route ^^) ne seront pas horizontales, vu comme les porte-haubans sont en arrière du mat.

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