lundi 1 novembre 2021

Pourparlers, pourparlers... Pour faire parler, rien ne vaut du bon vin du Bas-Poitou ! (Compte rendu de partie Argad - HYW)

 C'est hier, à l'occasion du second festival "Tourc'h de jeu" à Tourc'h (29) que nous avons pu jouer la suite de nos aventures "Guerre de succession de Bretagne", au début de la guerre de cent ans. Le scénario avait été écrit par Patrice (aussi auteur de la régle). Nous y avons retrouvé Ehouarn, Marianne et Jean-Jacques. 

Merci aux organisateurs, pour leur gentillesse, leur générosité et leur bonne humeur. De belles rencontres, des personnes sympathiques et intéressées qu'il me tarde déjà de revoir. (J'habite à 35 km de Tourc'h)

Dans cette partie, j'incarne à nouveau"le bastard de Quimerc'h " un petit noble de Bretagne, qui essaye de se faire un nom par la voie des armes. Il aspire à devenir chevalier banneret, posséder son propre domaine et être reconnu sous son véritable nom "Pierre Touhhoat de Quimerc'h" plutôt que sous le surnom peu louangeur, de "Bastard de Quimerc'h", ce qu'il est néanmoins. Il est né de l'union du seigneur de Quimerc'h avec une paysanne de Kerlagadic. 

Fort de plusieurs faits d'armes: Un tournoi gagné sous les murs d'Ancenis, la capture et la remise contre rançon de Guillo Clerc 1000 Livres, les 6000 livres correspondant à la moitié de la rançon du sire Guesclin, habilement détournée avant l'échange, La capture du donjon de Coët Kodu, Il a aussi été blessé plusieurs fois et a manqué trépasser. Capable d'initiatives fructueuses, non dénué de courage et maintenant riche, le "bastard" commence à être connu et reconnu pour sa valeur. 

Rappel historique et contexte:

Dans la guerre fratricide qui oppose les bretons partisans du conte de Blois (les blésistes) et ceux de Monfort, Duc de Bretagne (les monfortistes), pour la revendication du duché de Bretagne, le bâtard, a rapidement choisi le parti anglais, soutien du Duc de Monfort. Il a déjà bénéficié d'un financement et de renforts anglois. 

Sa troupe est composée de routiers (comprendre: mercenaires) bretons, français et anglais. Il est toujours accompagné de son fidèle ami Raoul de Tour. Ce dernier avait été battu par lui au tournois d'Ancenis, et faute de pouvoir lui payer la rançon due, s'était placé sous ses ordres. Ils sont inséparables depuis. 

Cette fois-ci, le bâtard décidé d'accompagner le sire Auffret du Cosquer (alias Ehouarn) de Brest au petit port de Keranster (Près de Concarneau). Auffret y accompagne un chevalier anglais. Le bâtard n'est pas au courant de la raison de cette mission mais il a reçu un message secret venant de Normandie, émanant du Roi de Navarre. Toutes les aides sont les bienvenues et le bâtard saisira toute opportunité pour côtoyer  les grands et assoir ses positions. 

Bref, le voyage de Brest à Keranster se fait par bateau. A l'arrivée, pourtant d'autres nefs convergent vers le port. Tout le monde est sur ses gardes. L'un des navires semble pourtant prendre en chasse la coggue bretonne. (Si vous voulez: Fabriquer des coggues).

Prévoyant, Pierre Toulhoat a fait se rassembler ses hommes à proximité de Keranster. Sous le commandement de Raoul de Tour, son fidèle second, ils campent un peu au delà de la tour, au cas où.  Dans le bourg, un homme à lui, attend son arrivée depuis plusieurs jours pour l'informer de la position exacte de son ost. C'était sans doute une bonne idée de rallier ses hommes à proximité, car à l'approche de le côte, on peut distinguer des soldats franco-bretons dans la campagne.

La nef bretonne avec Cosquer, Quimer'ch et le chevalier anglais, vogue vers Keranster.

La nef bretonne semble prise en chasse, tandis qu'un troisième navire se profile à l'horizon.


Le port et le village de Keranster à marrée basse. 

Sans savoir qui est qui, les trois navires convergent vers le port vent arrière. 

La marrée montante submerge bientôt les bancs de sable et le port devient accessible. En signe de paix, la deuxième nef a dégagé son gaillard d'avant alors que les bretons ont massés leurs tireurs sur leur château arrière. 

Les trois navires s'ancrent finalement dans le port sans heurts et leurs équipages vaquent à leurs affaires.

Le troisième vaisseau semble être commandé par un marchand français. Il décharge force fûts de vin du Bas-Poitou. Il est cependant escorté par un noble et un valet. Tous se dirigent vers le village pour réserver les meilleures chambres. En signe de bonne foi et pour faire bonne chaire, le Français fait percer un tonnelet de vin. 

Dans le village l'activité bat son plein. Marianne loge les hôtes de marque dans les auberges à mesure de leurs arrivées. 

Alors que qu'Auffret du Cosquer accompagne le chevalier anglais dans le bourg, Pierre reçoit le messager de Navarre qu'il a pu identifier sur le second navire arborant le pavillon du roi de Navarre. 
Le chevalier Jean de Briquebec venu d'Evreux, est l'émissaire du roi de Navarre. Il informe discrètement Pierre que Français et Anglais sont sur le point de faire la paix. Voulant défendre ses intérêts, la Navarre ne tient en aucun cas à voir la France dégagée de ce conflit, aussi, se dit elle prête à récompenser Pierre s'il parvenait à faire échouer les négociations. La notoriété du bâtard de Quimerc'h commence à s'étendre aux marches du royaume de Navarre. 
    Ainsi donc,  le chevalier anglais serait venu ici pour rencontrer un émissaire français en vue d'organiser la future rencontre des seigneurs qui discuteront de la paix. Cela pourrait expliquer la présence simultanée dans ce hameau, de visiteurs français. 
    Le soir à l'auberge, tout le monde fait bombance. Pierre fait boire abondamment le chevalier anglais. Quand il est fin ivre, il parvient à lui soutirer des informations. Les anglais sont exsangues et las de la guerre aussi, cherchent-ils à négocier la paix avec la France. Il est ici pour nouer contact et organiser la rencontre d'émissaires plus importants. Il va de soit que pour quelqu'un comme Quimerc'h, la paix serait la pire des choses. Il n' y a que par la guerre qu'il pourra se faire un nom et obtenir un titre. 
    Pierre a une discussion privée avec son compagnon d'arme habituel, Auffret. Ce dernier lui confirme  la véritable raison de la présence du chevalier anglais ici : Amorcer des discussions de paix entre France et Angleterre. Pierre essaye de le convaincre que la guerre n'est pas bonne pour leurs affaires personnelles. Il aurait bien aimé qu'Auffret se joigne à lui pour faire échouer la rencontre mais celui-ci semble bien décider à mener sa mission à bien. Inutile de l'inquiéter davantage et de le braquer contre lui, Pierre change habilement de sujet de discussion. Il va donc lui falloir agir dans l'ombre et hélas, à l'insu de son compagnon d'arme. Pierre comprend qu'Auffret a aussi disposé ses troupes à proximité. L'interpellation d'un cavalier anglais lui a permis de comprendre qu'ils étaient sans doute stationnés près de la pointe. 

Dans la soirée, les deux messagers se rencontrent dans la taverne. Le marchand français est bien accompagné par un noble, et il est bien le messager que le roi de France a dépêché là, pour l'organisation de la suite des négociations. Son premier échange, avec un chevalier anglais fin ivre, le contrarie beaucoup. Vive le vin du Poitou ! 

    Pour la nuit, Auffret est bien décidé à protéger le chevalier anglais. Il partage même la chambre avec lui au prétexte qu'il est bourré. 
    Pierre doit pourtant agir... il envoie son espion prévenir ses hommes de bouger pendant la nuit afin de se mettre en embuscade dans le premier champ bordant le port. Il surprendront l'émissaire français quand il rembarquera et le tueront. Arborant des livrées anglaises, une telle duplicité, quand elle viendra à se savoir, torpillera évidemment tout pourparlers de paix. Il fait aussi louer la première nef. Celle qui les avait amenés. 

    Pierre décide enfin de faire surveiller l'auberge où réside le chevalier français par son sergent afin de conforter Auffret de sa bonne volonté dans la menée de sa mission. Rapidement repéré, celui-ci est rejoint par le sergent français. Convaincus qu'ils montent la garde pour les même raisons, en l'occurrence, garantir la sécurité du messager français, ils rentrent finalement dans l'auberge pour y être plus confortablement installés que dehors. Grand bien leur en a pris ! 

    Dans le nuit, vers les trois heures du matin, des cris leur parviennent de l'étage. Une intrusion dans la chambre de l'émissaire français ! Un homme ayant escaladé une échelle est entré par une fenêtre et a assassiné le français. L'assassin est véloce et leurs lourds équipements empêchent les deux sergents de le rattraper. Son sergent part réveiller Pierre, puis lui-même va réveiller Auffret. Quand au marchand, français, furieux, il s'enfuit par la campagne. 

L'assassin s'enfuit, poursuivi par le sergent français. Il le distance cependant facilement. 

    Le marchand français, fuyant vers la côte pendant la nuit manque de tomber sur les troupes de Pierre qui migrent vers le port. Quelques échanges de paroles dans le noir et le bruit d'une troupe en marche, renseignent suffisamment le Français pour qu'il s'éloigne. au petit matin tout le bourg est en émoi. Une forte troupe blésiste investi le village par le Sud-Ouest tandis qu'un parti monfortiste arrive pas le Nord. 

L'ost d'Auffret du Cosquer arrive de la pointe par le nord. 

Au premier plan, Pierre interpelle le héraut français sur la raison de leur présence ici. 

    Pierre essaye d'attirer les français vers lui. Derrière la haie du champ sont dissimulées ses troupes. Ils voulaient intercepter les français à leur retour au bateau, mais ceux-ci ont rallié un très fort parti blésite dans la campagne. Les lourds murs de pavois, chers aux français en font des adversaires difficile à toucher. Pierre interpelle le héraut français pour essayer de l'attirer vers lui et ses tireurs embusqués. Les blésistes affirment vouloir occuper la route qui traverse Keranster et le village en représailles du meurtre de l'émissaire français. Il n'en faut pas plus pour qu'Auffret voit rouge et décide de livrer bataille. Au fond de lui, Pierre se réjouit, les voilà à nouveau réunis autour du même objectif: Livrer bataille et relancer la guerre.
Alors que la population civile fuit, Auffret réquisitionne la monture de mon espion, au centre du village.

    Les Français sont nombreux, avec beaucoup de chevaliers et des murs de pavois. Le premier mouvement des chevaliers se fait vers la tour. Celle-ci est gardée par un misérable chevalier monfortiste timoré et alcoolique. Auffret s'informe auprès de Pierre sur l'allégeance de celui-ci afin d'essayer de le rallier à notre cause. Faisant preuve d'un courage qui lui est peu habituel, il réquisitionne un cheval afin de se rendre en personne sur place afin d'essayer de le convaincre de s'engager contre l'envahisseur. 

La première salve des tireurs embusqués cueille les français à l'improviste. Un homme est tué. 

    Les Blésistes se déploient dans la plaine et aux abords du village. Ils dressent leurs murs de pavois pour se prémunir des tirs pendant qu'Auffret fonce vers la tour. 

La population fuit les combats par l'Est. 


Les troupes de Pierre sont désormais visibles les tirs ricochent sur le mur de bouclier. 

Au centre à gauche, Auffret du Cosquer, sur sa monture de réquisition atteint la tour. 

Il parvient à convaincre le seigneur du lieu d'intervenir. Quelques tirs portent et une pierre écrase un des envahisseur.


    Auffret a atteint la tour. Il insiste, se disant mandaté par le Duc de Monfort lui-même pour qu'il intervienne. Il lui fait miroiter une rente à vie, avec laquelle il pourra largement subvenir à ses besoins (en alcool, notamment). Mollement d'abord pour plus efficacement ensuite le chevalier affronte les quelques assaillants de la tour. Quelques carreaux bien ajustés et une grosse pierre envoient quelques attaquants en enfer. 
    A l'Ouest, les tireurs réunis de Pierre et Auffret, contraignent le français à reculer. Les archers sortent du couvert pour rester à portée de l'ennemi. La chevalerie française ne va pas tarder en entrer en action. 
    Dans le port, le bateau normand (du roi de Navarre) est parti. Pierre comprend que ce sont eux qui ont réussi à faire assassiner le messager français dans la nuit. Il avait bien vu qu'ils négociaient avec un homme particulièrement louche la veille. Il craint désormais de voir la récompense lui échapper, n'étant finalement pas le responsable de l'échec de la négociation. 


Dans le village les troupes blésistes tiennent mais à l'Ouest, elles reculent pour se prémunir des tirs. 
Les tireurs monfortistes s'alignent derrière le talus. Ils harcèlent l'ennemi de leurs traits. 

Pierre a ordonné à quelques uns de ses hommes de transporter précautionneusement les ruches à bord du bateau qu'il a loué. 

Sous les murs un combat de chevaliers s'engage. Un dernier trait, parti du rempart, viendra encore en achever un avant la mêlée.  

        La nef française a, à son tour, mis les voiles, elle gênait la cavalerie de Pierre qui voulait déborder les blésistes par la dextre. Pierre réquisitionnant quelques paysans et détachant quelques hommes a fait précautionneusement transborder les ruches à bord du navire qu'il a loué. Il sait l'avantage que cela pourrait donner, si elles étaient lancées sur le pont d'un navire avant un abordage. Le navire français longeant maintenant la côte, il est vraisemblable qu'il va essayer de rester en contact avec les français à terre. Sitôt les ruches chargées, la nef bretonne appareille à son tour. 




A la droite des archers un combat de cavaliers s'engage, à priori défavorable à Pierre.

Pourtant en infériorité qualitative, les troupes de Pierre soutiennent le choc initial, puis encerclent leurs adversaires.

    Les tireurs sont sortis du couvert et pressent les pavoisiers français. A l'extrême droite, le choc des chevalerie ennemies se produit. Avec 2 chevaliers et deux sergents montés contre quatre chevaliers, le combat s'annonce défavorable, Le renfort des piétons permettra-t-il de compenser si Pierre survit au premier tour? Raoul tue son vis-à-vis, un des sergent monté en embroché. Le second tour se fera a l'épée. L'avantage revient à Quimerc'h. Ses vougiers font le nombre et encerclent les chevaliers désormais arrêtés. Le second tout voit mettre 2 blésistes hors combat. Le dernier s'enfuit et est rattrapé et tué. La nef française qui longe la côte décoche quelques carreaux d'arbalète sur les cavaliers de Pierre sans succès. 


Les Monfortistes passent à l'assaut. Les tirs de harcèlement se font plus précis, éliminant 2 pavoisiers. 


La nef bretonne appareille avec les ruches. Le dernier acte va bientôt se jouer. 



Remontant au vent, le bateau blésiste vient à la rencontre du monfortiste. Les flèches volent.

Deux occupants du gaillard d'avant sont tués, puis deux sur le pont. Les ruches sont lancées par dessus bord. 
Le dernier acte se joue sur mer, alors que les Français reculent à terre. Pierre se doute qu'ils vont vouloir réembarquer. Son navire file vers la nef française. Etonnamment, elle vient à sa rencontre, remontant au vent. Un duel de tireurs s'engage. Arbalétriers contre archers. Les archers jouissent d'une chance insolente. Le premier tire élimine les deux arbalétriers du château avant. Le deuxième élimine deux occupants du pont. Le troisième élimine deux occupants du château arrière. Les ruches sont lancées sur la gaillard d'arrière, faisant fuir le capitaine. Le bateau est capturé avec sa cargaison. Il s'agit de la première prise maritime de Pierre Toulhoat, bastard de Quimerc'h. 

    De son côté, Auffret du Cosquer a capturé un chevalier français qu'il compte rançonner. L'armée Franco-blésiste est en retraite, sans possibilité de fuir ou de se ravitailler par mer. 
    Les Navarrais qui ont assisté au début de la bataille depuis la mer, sont enchantés et ont fait savoir à Pierre qu'il aurait sa récompense. La paix n'est pas près d'être signée entre les deux grands protagonistes. En Bretagne, par contre, Charles de Blois, vient encore de se prendre une belle rouste. 

    Ce coup-ci, c'est sûr, Pierre va se faire construire un manoir. 

Une bien belle partie, servie par beaucoup de chance de notre côté, alors que Jean-Jacques, n'en a eu aucune. Les pertes sont de l'ordre de 20 contre 1. Jean-Jacques nous a en plus fait défaut avant la fin de l'aventure, trop fatigué pour poursuivre. Patrice à pris sa suite.
    Merci à tous pour cette superbe partie, décors, figurines, scénario et conne humeur au rendez-vous. Merci aux organisateur pour l'organisation sans faille de ce festival de jeux. J'ai rencontré de charmants hôtes que j'ai hâte de revoir. Ils ont manifesté beaucoup d'intérêt pour notre activité et pour ma part, j'aimerai bien me retrouver à une de leur table de jeu de rôle. Longue vie à "Tourc'h de jeu" ! 

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