samedi 29 avril 2023

L'épopée de "l'Aréthuse" à Trelissac (24) (Compte-rendu)

Bonjour à tous, 

Me voici de retour après une chouette semaine de vacances qui ont débutées à Trelissac en Dordogne pour la "Mégaventure" située pendant la guerre anglo-américaine de 1812. Notre hôte, Philippe Pauzat, avait, en effet, organisé une nouvelle Mégaventure, 11 ans après notre précédente venue. 

    Accueil irréprochable, décors somptueux, convivialité, retrouvailles avec des joueurs déjà croisés il y 11 ans. échange d'informations, de nouvelles, partages autour de notre loisir commun, tout les ingrédients étaient là... pourtant : 

Petite désillusion :

    Pour nous, les Bretons qui étions descendus, à 5. j'ai envie de dire, heureusement, la "Mégaventure" a paru bien faiblarde, comparée aux précédentes éditions auxquelles nous avions été conviés. 

    La multiplicité des activités proposées, la multiplicité des règles jouées, l'intendance, les soucis domestiques de chacun, les vacances scolaires, avaient manifestement contribué à réduire drastiquement le nombre de participants. Chacun s'est pourtant pris en main pour réussir à se créer quelques aventures et interactions avec ses voisins. Je reconnais avoir été déçu par le manque de cohésion d'ensemble et la rareté des joueurs. Le nombre des règles différentes proposées, rien que sur la Mégaventure a nuit à l'unité du jeu. Je sais pourtant la difficulté à coordonner un grand nombre de joueurs autour d'un scénario commun. Je ne sais pas du tout ce que Philippe avait en tête, mais je pensais voir les bataillons engagés dans la règle "Légion d'honneur" débarquant des bateaux  des joueurs jouant naval. Ces mêmes vaisseaux  essayant de passer laborieusement les défenses ennemies. Je pensais voir ces mêmes bataillons d'infanterie, une fois débarqués, traverser les différentes plantations gérées par les joueurs "Argad", exploitant les défenses proposées par le terrain sur ces mêmes plantations et combattant au milieu d'elles... sous l'œil inquiet du propriétaire des lieux.   Les enjeux partagés aurait été nombreux, et les interactions riches. Depuis des semaines, je m'imaginais essayant de raser la côte avec mon vaisseau pour essayer de délivrer des bordées dévastatrices dans les rangs serrés de l'infanterie anglaise

    Mais non, rien de tout ça, pas moins de trois jeux distincts, sur des tables pourtant imbriquées mais sans lien. 

    Les jeux auraient pu se tenir dans des salles différentes que ça n'aurait rien changé, hors les facilités de circulation que cela aurait apporté aux joueurs autour des tables. 

    La zone maritime était particulièrement mal pratique avec ses tables rondes, créant des précipices régulièrement. Les joueurs contraints de quitter les couloirs de circulation pour permettre à un troisième de s'y glisser pour  manœuvrer son bateau. Des poteaux au milieu de la salle masquaient aussi la vue de certains protagonistes au milieu de l'eau (Peut-être le fameux poteau noir? (pot-au-noir)).

L'impréparation du scénario nous a renvoyé aux précédentes Mégaventures de 2012 et 2010. J'ai relu mes comptes-rendus et relu les critiques que j'avais formulées. Le problème était différent mais la constante reste le manque d'unité et d'objextifs personnalisée et individualisés . Certains joueurs ont d'ailleurs spontanément réévoqués ce qu'ils considéraient comme le point d'orgue de la Mégaventure  de Carbon-Blanc (Compte-rendu ici), en l'occurrence, la partie qui avait été un tant soit peu organisée : La grosse bataille navale qui avait opposé 12 vaisseaux partagés en deux camps. 

    Bref, malgré tout cela, chacun semble avoir trouvé son compte. Pour une Mégaventure, les effectifs étaient plutôt réduits, 10 ou 11 joueurs au maximum, simultanément. Nous avons fait le constat que nous réunissions régulièrement autant, localement, en Bretagne, sur nos modestes parties "Argad". J'ai d'ailleurs été mis au défi de proposer une partie Samouraï, largement multi-joueurs où nombre de participants du sud viendraient.

 Résumé de ces deux jours d'action pour mon capitaine : 

     Pour ma part, j'ai joué le vaisseau de 54 canons "L'Aréthuse" que j'avais peiné à achever à temps et qui devait restaurer l'équilibre en faveur des Français... 

En tout cas, c'est ce que Philippe m'avait expliqué 6 mois avant le salon... 

    Dans les faits, entre les corsaires américains, les pirates, et les français d'une part, et les Anglais, d'autre part... il y avait 8 bateaux d'un camp contre 2 de l'autre. Huit joueurs alliés, contre deux joueurs anglais !!! Tout le monde est resté un peu hébété et nous ne voyions même pas comment amorcer la partie tant le rapport de force était écrasant en faveur du camp américain. Si j'avais su, j'aurais joué anglais. Ca aurait été beaucoup plus facile pour moi pour regrouper les figurines d'un équipage (création de mon bateau et de son équipage). Je présume que des désistements de joueurs avaient bouleversé l'équilibre initialement prévu. 

    Bref, une fois lancés, petit conseil d'état-major où nous avons décidé de prendre le fort de Floride, non défendu, et d'affronter la flotte anglaise. Les corsaires américains sont partis faire de l'escarmouche, à terre à la recherche du célèbre pirate Laffite, en Louisiane et les joueurs anglais ont animé un troisième navire qu'ils se sont partagé pour nous contrecarrer à minima. 

  Philippe ne pouvant superviser les combats et les manœuvres, il avait sorti une règle simplifiée des règles navales mais celle-ci laissait subsister quelques incohérences. D'un commun accord nous avons entrepris de modifier la règle de gestion de la direction du vent afin d'éviter qu'il puisse varier d'un sens à l'autre de façon complètement aléatoire tous les trois tours. Il s'est ainsi maintenu pendant toute la bataille. 

 

La flotte de débarquement française fonçant sur le fort espagnol désafecté.
Ouverture des hostilités, la frégate anglaise ouvre le feu sur la flotte de débarquement, manquant de couler le premier navire... qui débarquera tout de même  pas moins de 10 fois son tonnage en hommes et chevaux, dans le fort ! (Sic).
Le vaisseau français riposte.
Autre vue de cette première salve.
Autre vue, avec la bordée anglaise.

Devant, le "Renard" essaye de rester devant l'Anlais afin d'éviter leurs puissantes batteries.
 

Le "Renard" réussit a faire un tir en enfilade avant, et met le feu à son adversaire.
 

Je tente la manœuvre la plus audacieuse de l'époque : me glisser entre deux navires pour briser leur ligne et leur "barrer le T". Ca ne se passe pas sans heurts, il faut encaisser une salve à bout portant, en enfilade avant.
 

Ce tir assomme mon capitaine qui ne peut plus donner de nouveaux ordres.
 

Je parviens à passer derrière l'un des anglais et à délivrer une bordée initiale, à bout portant à bâbord, et une autre bordée à tribord.
Continuant tout droit, les bateaux se percutent sans s'emmêler, personne ne cherchant l'abordage.
 
La bordée initiale, bien qu'en enfilade arrière, ne sera cependant pas mortelle.

Sur la frégate, l'officier anglais est à son tour blessé.
 

La riposte anglaise fait plouf !

 Un bel abordage, en clôture de journée (enfin, du point de vue Français): 

     A ce stade, la bataille prend un tour pour le moins inattendu, les règles faisant qu'au dessus d'un certain nombre de dés de dégâts à lancer, un ajoute systématiquement un dé de "critique". Or celui-ci s'est soldé plusieurs fois par une blessure au capitaine. Le bateau anglais, sans commandement, s'est donc retrouvé contraint de continuer tout droit, vers la côte. Au dernier moments nos deux bateaux ont bifurqué, le mien éperonnant le sien. Ils se retrouvent bord à bord. Les deux bateaux amiraux se retrouvent aux prises l'un avec l'autre. Ce coup-ci, je cherche l'abordage et réussis à l'obtenir. Les deux vaisseaux se retrouvent bord à bord et les équipages se massent pour l'abordage. Ne connaissants absolument pas les règles ITAT pour gérer l'abordage, nous décidons de traiter celà en "Argad". Nous commençons par définir un risque de chute entre les navires. Sur un "6" le personnage essayant d'aborder échoue dans sa manoeuvre  et risque de tomber. Sur un second "5" ou "6", il tombe et se noie. Sinon, il patiente jusqu'au tour suivant pour réessayer. Ceux qui échouent le test au dessus de leur classe reste à bord. De ce fait, l'assaut s'est fait très progressivement en 5 à 6 vagues. Nous avions classé les français 3 et les anglais 4, sauf les officiers 5.

Les deux vaisseaux sont bords à bords et l'abordage commence.


Dans la mature et sur les ponts les moucheurs tirent sur les ennemis non engagés en corps à corps. Si les anglais ont pas mal de fusils à baïonnettes, je n'en ai aucuns. Par contre, à chaque fois que j'avais un pistolet, je m'en suis servi avant d'entrer en mêlée avec un adversaire à l'arme plus longue, qui frappe d'abord. Cela m'a permis d'éviter quelques combats dangereux du fait de la meilleure classe de mes adversaires et de la portée de leurs armes. 

Vagues après vagues, les Français montent à l'assaut...

...malgré les pertes en malheureux qui tombent entre les coques des navires.


les français sont plus nombreux et prennent de plus en plus pied sur le pont anglais.

Des hunes des deux navires, les moucheurs tirent sur tout ennemi non engagé.
Ici, un mousse, héroïque, tient plusieurs tours face à un fusilier.


Les morts s'accumulent. Sont couchés, ceux qui sont tombés à l'eau en tentant de  passer sur le pont ennemi.

A l'arrière de la frégate anglaise le combat est plus âpre, du fait de la présence des officiers.

A la proue, l'étau se resserre sur les défenseurs.

Quelques assaillants sont descendus dans l'entrepont et remontent sur l'autre bord.

L'abordage a pris fin. Les Anglais se sont rendus. Voici les pertes totales: 22 Anglais, 26 Français.

A un contre trois sur leur bord, avec une bannière prise et un lieutenant tué, l'infortuné capitaine anglais rend son pistolet aux vainqueurs.  


    Nous avons du improviser une petite règle de moral quand la situation a commencé à devenir désespérée, pour évider de voir le combat durer jusqu'au dernier homme, comme trop souvent. A la bannière capturée, nous avons décidé de tester "sous la classe des défenseurs". Ils ont tenu. Puis à chaque perte d'officier, un nouveau test avec un -1 pour "deux fois plus d'ennemis que d'amis sur le pont", -2 pour "trois fois plus", etc. L'anglais s'est rendu au troisième test. Il lui restait 11 défenseurs contre 34 assaillants et une réserve de français encore importante, à venir. 

    Le combat a été assez équilibré malgré les différences de tactiques, de classe et d'armement, assez intense. Il fût, pour moi, le point d'orgue de la journée. Le plaisir de jouer avec Jean-Jacques n'y est pas étranger. Jean-Jacques est très fair-play et a agréé toutes les règles proposées. Elles auraient méritées d'être élaborées plus en amont et non pas au fil des besoins mais nous avons trouvé un compromis acceptable pour tous deux. 22 morts côté anglais contre 26 pour cet abordage. Les marins morts auparavant, pendant les canonnades n'ont pas été considérés ici. 

Le dimanche : 

   Le dimanche, JJ avait décidé de jouer à "Légion d'hoonneur" aussi nous avons perdu nos adversaires anglais. Alors, avec Laurent et la jeune génération, nous avons décidé de faire une bataille navale équilibrée, avec le même nombre de canons de part et d'autre. Il s'agissait bien sûr de compenser la puissance de mon vaisseau. Nous réécrivons les règles pour limiter le nombre de critiques et commençons à jouer.

    Embarqués sur deux galions à l'équipage renforcé, les anglais alignent leurs vaisseaux et le combat commence.  La chance nous donne le vent mais nous pouvons tous avancer. Comme vous aller le voir, le combat va tourner très vite court. 

    Partis en deux lignes parallèles les deux protagonistes se cherchent. Le "Renard" essaye de rester au vent des deux galions anglais tandis que "l'Aréthuse" poursuit en ligne droite, réservant son premier tir. 


Les joueurs s'accroupissent pour que je puisse faire la photo des quatre navires.

L'un des anglais change de route, pour couvrir la poupe de son équipier.

Les deux navires ennemis ouvrent le feu simultanément. Les deux salves sont dévastatrices mais celle que reçoit "L'Aréthuse" est la plus violente. Un critique touche la sainte-Barbe du navire qui explose immédiatement, emportant tout son équipage avec lui.

Voilà pour ce qui est de l'aventure du capitaine Pierre Bouvet de Maisonneuve, capitaine de vaisseau de l'Aréthuse. Une carrière brève mais brillante, avec la capture de la frégate anglaise le samedi. Il est désormais surtout connu pour avoir été le premier marin français à avoir été mis en orbite à la suite de l'explosion de son bateau. 

     J'aurais bien aimé aller à terre pour interagir avec les joueurs "terrestres" mais dans les faits, mon navire était incapable d'approcher les côtes, sur la table telle qu'elle se présentait. Je ne pouvais pas non plus me résoudre à prendre le risque d'abandonner mon navire trop longtemps et tenter une aussi longue expédition en canot. Dommage. Du coup, je n'ai aucune photos à vous présenter "à terre", mais je sais que Patrice en a de nombreuses ici.

    Malgré une réécriture des règles pour limiter les critiques, le premier a été le bon, pour moi. L'Aréthuse explose sur son premier tir, emportant le vainqueur de la veille et son équipage. C'est dans ce contexte que j'ai abandonné Laurent à son sort et que je me suis inscrit sur la table "Black seas". J'ai donc pu tester ce jeu, avec de magnifiques bateaux et un bon connaisseur de la règle. Autant, j'ai pu être séduit par le matériel plastique magnifique et magnifiquement peint, autant la règle m'a déçue, trop peu réaliste à mon goût, trop "grand public", comme la plupart des règles de chez Warlord Games. J'ai néanmoins passé un très bon moment lors d'un scénario épique. 

 

Sur la table "Black seas", une lutte acharnée entre Anglais et Américains pour la capture d'un transport. 

 Voilà pour ce WE dans le sud. Encore une fois, la coupure a été totale pour moi. Je repars la tête pleine de nouveaux et grandioses projets et me dis que nous devrions, nous aussi, organiser une Mégaventure ouverte aux joueurs extra-bretons, mais sans nous diversifier autant (pas un salon du jeu, de reconstitution et de modélisme cumulé mais bien une Mégaventure avec des objectifs personnalisés pour chacun et une trame globale). Si le mix d'activités attire plus de public, cela dilue les participants et l'ensemble perd en cohésion. 

    Merci à tous les organisateurs. Merci pour le dîner collectif et les boissons. Merci à tous, pour ces rencontres et retrouvailles. 



mardi 25 avril 2023

Un trois-ponts français au 1/56ème (Conversion de la maquette du "Superbe")

    Voilà bien longtemps que je n'avais pas transformé de maquette. Celle-ci a été trouvée puis achetée par moi pour 40 euros à quelques kilomètres de chez moi. Elle avait été commencée par un papy, décédé avant son achèvement et c'est sa fille qui vendait la maquette. Elle avai été abandonnée de longue date et 1 mm de poussière la recouvrait, les araignées s'était fait un empire du grément. Après un sévère nettoyage je découvrais, outre, une pièce de deux euros noyée dans la poussière, une base parfaitement honnête pour en faire un trois-ponts, adapté aux figurines. 

    Une recherche sur le forum de "La royale" m'apprit, par son nom, "le Superbe", que cette maquette était en fait un 74 canons, déjà librement modifiée par le monsieur en question. En effet, il n'offrait déjà plus que 52 emplacements de canons, amménagés. J'ignore ce que, feu, son constructeur, avait en tête, mais il est possible qu'il ait eu l'idée de l'adapter à une autre échelle, auquel cas, le travail que je m'apprétais à faire était déjà initié. Selon les spécialistes de ce forum, il s'agissait d'une maquelle du "Superbe" à l'échelle 1/75ème. La transformer pour en faire un vaisseau adapté à nos figurines 1/56è me semblait réalisable. Evidemment, ils ont poussé des cris d'horreur en voyant ce bateau ainsi dénaturé, criant à la démence du maquettiste irresponsable qui avait ainsi perverti leur loisir sacré. 

    Plusieurs fois reportée pour cause de Covid, la "Mégaventure" de Trelissac (24) devait être l'occasion de sortir ce vaisseau. Le contexte étant la guerre anglo-américaine de 1812, je choisissais le parti français, la plupart des gros vaisseaux des autres joueurs comptant s'aligner côté anglais, sans doute pour la facilité à trouver des figurines d'anglais, pour cette époque. Le principal problême allait être la rareté des figurines de Français pour faire un équipage e cette époque. Il n'existe par exemple, aucune figurine de "marins de haut bord français, de 1812" dans le commerce en 28 mm. Ce choix de nation, allait donc impliquer la réalisation et la modification d'un équipage complet de figurines. J'estimais à 80 figurines l'équipage nécessaire pour peupler harmonieusement ce vaisseau de 54 canons.

Six mois avant la date fatidique du salon, je me lançais ainsi dans le transformation simultanée de la maquette et des figurines composant son équipage, en partant sur la base de figurines de marins anglais, commandés en GB.

  Voici donc les premiers clichés de la bête, 80 cm à la flottaison.


"Le Superbe" à l'achat, après un début de dépoussièrage.


 Première épuration : élimination des bastingages existants, vraiment trop peu réalistes et encombrants.

 

La proue : les deux ridicules petites portes de hobbit nains ont été les premières à sauter (entre les escaliers). Détail de la poussière et des toiles d'araignées.

 

La poupe. Là aussi, le balcon existant ne permetait pas d'insérer des figurines dans la galerie arrière. les fenêtres, grossières, n'étaient pas non plus à mon goût.


Gros travail de dépoussièrage à venir, sans parler des chiures d'arraignées, omniprésentes. Le chateau arrière, avec ses deux rangs de ballustres, me semble passablement étrange.

Début des travaux :

La première étape a consisté à enlever toute la partie sous la flottaison. Mal équipé, ma scie sauteuse ç fait un carnage,la lame, trop courte, ne pouvant atteindre le milieu, il a fallu arracher, plus que découper. 

 

Evidemment, j'ai bousillé toute la partie arrière avec la quille et le gouvernail et il a fallu reconstruire et polystyrène et mastiquer. Beaucoup de temps et d'énergie perdus.


Reconstruction de la partie arrière en polystyrène et enduits.  

Ebauche du socle de mer, avec les vagues.

Enlèvement du deuxième pont, et des sabords.

Pour les sabors, j'ai entrepris de tous les retirer, certains saillaient, d'autres laissaient apparaître des jours autour. Il en manquait aussi. Heureusement mon copain Manu alias "Byblos" a pu m'en fournir 5 supplémentaires, du même modèle.

 

Vue de dessous, je recrée un entrepont le plus bas possible, c'est à dire, juste au dessus des sabords du pont inférieur.

Je bouche tous les sabords inaccessibles avec un carton peint en noir. Percé, chacun pourra accueillir un canon emmanché sur un clou.

Le nouvel entrepont est peint en rouge et mis en place. 

Démolition de la poupe qui ne me plaisait définitvement pas. Ca aurait pu être une erreur car le temps m'a manqué pour la reconstruire correctement.

Evidement de l'arrière pour pouvoir rabaisser le balcon et pouvoir en mettre un nouveau plus conforme aux illustrations d'époques. 

Dessin et peinture des drapeaux susceptibles d'être arborés lors de la prochaine partie située aux USA en 1812. Le drapeau rayé est le drapeau de la marine américaine de cette époque là. Sa devise est "Ne me marche pas dessus".

Découpe et couture des voiles. Elles seront teintées au thé. Pas d'ourlets, j'appliquerai de la colle PVA diluée sur les franges.

Réalisation de la boîte de transport, à l'aide d'un très grand carton fourni par Laurent. 

La boîte prend forme, en une suele pièce, avec une poignée de transport. Dimentions totales : 121 x 81 x 265 mm. Ca fait une putain de grosse valise ! Et elle est lourde avec le bateau dedans !

Pose des premières voiles. J'ai élagué le grément d'un certain nombre de filins qui nuiraient à la jouabilité ou dont j'ignorais la destination.

Déput des séances de maccramé pour faire les noeuds des enfléchures.

Je renforce les noeuds par de la colle à bois dilluée, avant de couper les fils qui dépassent.


Embase pour accueillir les canots. Ils ne seront pas à l'échelle (barques playmobil).

Travail sur les filets de stockage des hamacs. Ca m'a pris beaucoup de temps.

Détail des hamacs, pliés le long du bastingage.

         Je me suis régulièrement posé la question de svoir pourquoi je trouvais que n'avançais pas dans mes travaux sur cette maquette, comencée six mois avant l'échéance de Trelissac, malgré le temps consacré.En fait, plein de petites étapes, insignifiantes en terme de progression de l'ensemble, mais individuelles et répétitives en sont l'explication.  

    Je tenais beaucoup à certains détails qui m'ont bouffés pas mal de journées de travail. Par exemple: nouer toutes les enfléchures des trois étages de matures, et ce pour les trois mâts, de chaque côté. Je n'ai pas compté combien de noeuds cela représentait mais ça m'a pris plusieurs jours pour les faire. On s'améliore rapidement et on parvient à les faire tous dans le même sens, assez vite.

    Un autre détail que je voulais absolument faire apparaître sur mon vaisseau de ligne était les branles, c'est à dire les hamacs stpckés le long du bastingage. Ils contenaient les effets personnels non dangereux des marins et protégeaient de ma mitraille et de la mousquetterie en combat. L'ordre "Branle bas de combat" correspondait à l'ordre de décrocher son hamac, de le plier et de le ranger ainsi. Pour les hamacs, j'ai découpé de petits morceaux de tissus, tientés à plusieurs reprises au thé, pour en faire des plus ou moins vieillis. Le pliage et l'ajustement de chacun d'entre eux a aussi été très très long. Je ne parle pas de la réalisation des filets, collés (c'est à dire se décollant perpétuellement" sur des clous métalliques sur lesquels ils ne tenaient pas. Huit sections à réaliser, coler, peindre laisser sécher, reprendre, recoller... etc. Des heures de joies mais résultat correct. 

    La dépose, l'ajustage, la peinture et le repositionnement des 42 sabords est aussi une étape qui, si l'on considère 10 minutes consacrées à chaque sabords, prends finalement beaucoup de temps.

    Au niveau du grément, j'optais pour l'alléger d'un certain nombre de cordages pour facilite l'accès aux ponts. D'autre part, sans plan, je suis obligé de reconnaître que je ne savais pas où devait aller les uns et les autres, la maquette étant inachevée. L'ajout des enfléchures était indispensable pour moi. Une bobine de coton kaki, trouvée le matin même sur un vide-grenier, m'a permis d'économiser l'achat de nombreux paquets de cordages de modélisme forts coûteux. Son côté brillant a disparu lors de l'ajout de la colle. J'ai du retailler mes voiles, qui quand je les posais, n'allaient pas, du fait de la présence de certains cordages, non considérés à la prise des mesures.

 

Détail du pliage d'un hamac, dans la pince à linge.
Les filets du bastingage et les hamacs, rangés.
Fabrication et peinture des marches des deux échelles de coupée. Détail du grillage métallique des filets du bastingage, coupé dans le biais.

Application du PQ à la colle PVA. Facile à sculpter, il permet de faire de beaux effets de mer.
 

J'emballe la carène dans du film plastique pour ajuster les vagues à la coque, sans la tacher. On peut distinguer les sabords repeints et re-posés, l'échelle de coupée.

Empreinte de la partie immergée de la coque dans la mer.

Travail de peinture sur le socle, avec quelques déferlantes.

Bricolage d'un nouveau balcon pour la galerie de la poupe, fait à la vas-vite, la veille du départ. J'ai utilisé des cures-dents, vendus tels quels, avec leurs moulures.

L'équipage :

     Pour l'équipage, l'essentiel des conversions a consisté à transformer les sabres en cuillères à pots, ces fameux sabres d'abordage français entièrement coqués, au niveau de la garde, l'ajout de cocardes aux bonets et chapeaux, quelques ajouts de fourreaux de sabres, de baudriers, gilets, boutons de manchettes, écharpes à la taille, pistolets à la main ou à la ceinture, plumet. Si je n'ai pas réussi à sortir un seul fusilier d'infanterie de haut bord, au chapeau et à l'uniforme si spécifique, j'ai tout de même réussi à transformer et à peindre 62 marins, ce qui est énorme, pour moi. J'ai eu un vrai plaisir à les peindre, bien conscient de leur hyper spécificité et de leur côté uniques. Malgré le temps qui me manquait je décidait de peindre jusqu'à leurs yeux, ce que je ne fais plus toujours désormais. Je me suis aussi fendu de quelques pantalons ou tenues rayées, pour faire bonne mesure.

    Je les ai délibérément soclés sur de petits socles ronds (rondelle de métal) pour qu'ils puissent se glisser, nombreux, entre les canons, dans les nids-de-pie ou au balcon de la poupe. Tous ont un petit aimant intégré sous le socle, pour pouvoir être transportés sans risque de chute dans des boîtes métalliques. 

L'état-major et quelques hommes, autour du commandant.


L'équipage en tenue d'abordage. Il manque les fusiliers, à créer de toute pièce.

Les canoniers, et le cuistot, au milieu.

 

Bilan : 

     Avec toutes les manifestations des derniers mois, contre la contre-réforme des retraites, auxquelles j'ai consacré 11 demi-journées de temps-libre en manifestations, j'ai fini par prendre beaucoup de retard sur ce chantier. L'arrière du bateau, en particulier, a été fini, le matin même de la manifestation à Trelissac, dans la salle du salon, par la pose des quelques cache-misère que j'avais peints, en route, dans le camion, la veille de notre arrivée.

    Voici donc la grande aventure de la création de ce vaisseau français. Les puristes jureront qu'il ne ressemble à rien, je le sais, mais il fera tout de même bonne figure sur nos tables de jeu, où les rôlistes sont moins regardants. Je n'ai pas eu le temps de le gréer complètement, de disposer les canons et l'équipage "pour voir". Tout cela sera fait et partagé dans un prochain article, racontant les péripéties du vaissau lors de la "Mégaventure de Trelissac".

    C'est la première fois que je n'arrive pas à finir un projet dans les temps (chateau arrière et fusiliers). La faute à Macron et sa réforme scélérate des retraites. Je pense qu'il ne réalise pas qu'il a fait avorter un beau projet de maquettisme, cet irresponsable ! J'ai aussi fait pas mal de conneries pendant la construction bousillant l'arrière sans savoir pleinement comment j'allais reconstruire, une boîte de transport qui ne permettait pas d'accueillir son hôte dans prévoir de démonter ses vergues, le sciage d'une pièce de la mature à la micro-scie à disque, qui a happé quelques filins, arrachent tout, vergues, cordages... etc, un beau massacre.

    Je poursuivrai la réalisation des pièces inachevées de ce projet dans les mois à venir, sans précipitation. C'est la première fois que je sculptais des tenues pour mes figurines, j'apprends encore et j'espère que je pourrais un jour, vous présenter une "infanterie de haut bord 1812", digne de ce nom.

Mon vaisseau de 54 canons au combat. Bricolage arrière pour remettre des fenêtres et un balcon.