samedi 5 novembre 2022

TAKEDA, TAKEDA, Voilà la maldonne ! (air célèbre) - Compte-rendu de partie Argad Sengoku.

 

" Décrire une bataille est aussi difficile que de décrire un bal."

Arthur de Wellesley, Duc de Wellington. 


Ce compte-rendu de partie fait immédiatement suite à celui-ci, joué la veille, au Salon Matsuri de Vannes (Morbihan).

    Il prend place trois jours plus tard, au moment où HOJÔ Yoshimoto arrive à la frontière que son clan partage avec les TAKEDA et où l'ennemi a capturé quelques postes frontières dont le château familial des OBA.    

 OBA Tomasu, le samouraï chrétien, dont la famille a été capturée s'est vu soumettre, Ô Dieu, à un chantage odieux : Trahir HOJÔ Yoshimoto, son seigneur et bienfaiteur, pour sauver sa famille. Il est prévu qu'il change de camp au cour de la bataille, au signal de cinq coups de conque. Rappelons qu'OBA Tomasu avait été sortir des geôles NAKAGAWA où il croupissait, du fait de sa foi chrétienne.       Du côté HOJÔ évidemment, tout le monde ignore ce qui va se produire et cette trahison à venir. 

   Après que Denis ait eu partagé les troupes entre ses vassaux, les deux armés se déploient. Sans que j'ai fait de calcul précis, les forces étaient sensiblement équivalentes 200 contre 210 figurines (OBA inclus). 

Plus de cavalerie côté TAKEDA, beaucoup plus de tireurs côté HOJÔ, dont beaucoup plus d'archers, à la redoutable cadence de tir. Beaucoup de samouraïs à pied aussi. 

Voici le casting de cette sanglante journée: 

Pour le CLAN HOJÔ : 

Denis : HOJÔ Yoshimoto 
Patrice ; CHIBA Hiraku 
Ehouarn : YOSHITAKE Yoshimura 
Dorian : KUDO Gorôhichi
Laurent : ISAKI-sensei

Pour le CLAN TAKEDA :

Jean-Jacques : BABA Nobufusa
Jacques : SUGANUMA Goro
Didier : OBA Tomasu (commence du côté HOJÔ)

Quant à moi, je serais à nouveau l'arbitre et le metteur en scène de cette journée.

     
Le système de moral: 

   Pour cette bataille, comme pour la précédente, je décidais d'utiliser un petit système simple, de gestion du moral pour évider les combats jusqu'au dernier homme de chaque belligérant. Il permet, en outre, de faire faire des tests lors d'évènements importants survenant sur le champ de bataille. La trahison surprise du clan OBA, en était une, une embuscade ou la mort d'un seigneur peut en être une autre, certains pas de pertes (quart, moitié puis trois-quarts des troupes) donnent aussi lieu à des tests. Quand un groupe de figurines échoue à un test, il perd 1 à son moral initial, s'il tombe à 2, ses troupes peuvent continuer à combattre mais ne peuvent plus avancer vers l'ennemi. S'il tombe à 1, son détachement commence à se déliter petit à petit, les hommes fuyant pour sauver leur peau, ceci, en commençant par les classes les plus basses. C'est ce qui arrivera, très rapidement au clan OBA.
   Le moral de départ est calculé en faisant la moyenne des classes des figurines composant le groupe. Un groupe de paysans nombreux aura donc un moral faible mais testera moins fréquemment ses pas de pertes, il faut juste éviter qu'il se fasse surprendre. A l'opposé, une aile peu nombreuse mais composée que de samouraïs, serait quasiment inébranlable avant d'avoir encaissé plusieurs pas de pertes. 

   Ce système me permet aussi de faire refléter certains paramètres inhérents au scénario. Ici, la mort d'OKUDA Takao, suicidé 3 jours avant à Gotemba, affectait toujours ses anciennes troupes. Celles-ci avaient été réparties entre trois vassaux, Hisaki, Yoshimura et Hiraku. Ces trois corps de troupes  partaient ainsi avec un handicap de 0.3 points de moral de ce fait. 
   Ce système permet aussi d'ajouter un rôle moral aux traditionnels combats singuliers de héros au début de l'engagement. Le camp du vainqueur peut ainsi être galvanisé par cet heureux présage, le camp perdant, démoralisé. Deux duels prendront ainsi place, dont l'un surprenant, opposant pendant un long moment un cavalier et un bon bretteur à pied. C'est ce dernier qui gagnera finalement et ramènera la tête de son adversaire dans ses rangs. 
    Bref, je tiens à ce système pour tout ce qu'il me permet de moduler dans la partie et pour le déséquilibre qu'il peut créer, indépendamment du strict nombre de figurines. 

Visite du champ de bataille:


Notre table se situait tout de suite à l'entrée du salon. La règle jouée est "Argad". 

Le champ de bataille, avec le poste frontière OBA incendié, au premier plan à gauche.

Le château et la ville ont été montés pour le public et ne font pas partie du champ de bataille. 

    Pour la bataille, Yoshimoto m'avait annoncé emporter 70% de ses troupes disponibles, le reste servant à garder ses trois territoires (les anciens fiefs Haru, Nakagawa et Hojô). Pendant cette campagne, il décidait de faire garder les otages des vassaux dans sa belle-famille, les OSEKI de Gotemba. 
    La question s'est aussi posé de ce qu'il fallait faire d'Ichi, la maîtresse ninja. Elle accompagnerait donc Gorôhichi, sous sa surveillance, pendant la campagne. 
   
Déploiement en plan résumé des deux camps: 

    Une chaîne de montagne barre l'essentiel du champ de bataille, ne laissant qu'une moitié de celui-ci pour les manœuvres de masse. Déploiement linéaire et sur un seul rang pour les deux partis excepté, pour les TAKEDA, qui conservèrent un certain nombre de troupes cachées, dont une force de cavalerie, les moines-guerriers (sohei) et la garde des trois cols. 
    Le plan TAKEDA semblait assez compliqué, à première vue. Bien que le clan OBA, qui devait les rejoindre au signal, se soit bien séparé sur l'aile droite HOJÔ, aucun dispositif n'avait été prévu pour pouvoir le soutenir après qu'il ait tourné sa veste. Si le centre TAKEDA était parvenu à attirer et à fixer les HOJÔ suffisamment longtemps, cela aurait peut-être permis aux OBA de pouvoir attaquer et tuer Yoshimoto lui-même, mais dans tous les autres cas, il aurait à faire face seul aux HOJÔ. 
   Dans son idée, Jean-Jacques avait prévu de faire se retirer le centre TAKEDA par le pont pour passer par l'autre rive, ce qui allait encore compliquer toute jonction entre le centre TAKEDA et le clan OBA. 

Les évolutions de la bataille: 

    La bataille s'est déroulée assez classiquement. Après le déploiement des troupes, dont certaines restaient cachées du côté TAKEDA (dans les cols et derrière la montagne). Les troupes, commandées par chacun des personnages ont commencé à bouger. 
    Pourtant doté d'une cavalerie plus nombreuse, d'un moral légèrement supérieur, de la surprise de la trahison des OBA, le général BABA Nobufusa a entrepris une bataille plutôt défensive. Or, le rusé général HOJÔ ne comptait pas se laisser mener en quoi que ce soit. Il avait donné l'ordre à ses hommes de ne pas franchir les cols, estimés trop dangereux à attaquer, mais de se déporter progressivement vers la droite HOJÔ et la plaine. Le déséquilibre en troupe, croissant progressivement en faveur des HOJÔ, allait contraindre les TAKEDA à quelques contre-attaques maladroites pour essayer d'inverser le cour de la bataille. 
    Opérant opportunément les regroupements et les déplacements de cavalerie et de tireurs et toujours bien servi par le hasard des dés, Yoshimoto allait infliger une défaite plutôt sévère à Nobufusa. 

    Les troupes s'avancent donc les unes vers les autres, dans la plaine. Les TAKEDA feintent, les HOJÔ, pas.
    Quand OBA Tomasu, une fois finie la messe, se met en mouvement, il dépêche immédiatement un éclaireur fouiller le bois situé en face de lui, espérant y trouver quelques troupes amies sur lesquelles s'appuyer. 
    

Paysage champêtre de montagne, bientôt perturbé par le chaos des armes. 

A droite, les rangs de tireurs des TAKEDA dissimulent des défenses contre les chevaux.


Chrétiens, les OBA célèbrent la messe avant la bataille.

Ils ont été renforcés d'un peu de cavaliers HOJÔ (à gauche) qui ne partage pas la foi en Deus. 
Le puissant centre HOJÔ, renforcé des troupes OSEKI, commandé par Yoshimoto lui-même. 

Côté HOJÔ, les troupes de CHIBA Hiraku et de YOSHITAKE Yoshimura. 

A l'extrême gauche, c'est HISAKI qui tient l'aile. Il n'essayera pas de passer la montagne. 


Deux héros, issus de chacun des partis, déclament leurs noms et leurs rangs.
Ils vont s'affronter jusqu'à la mort sur le front de l'armée.


En bas de l'mage, les TAKEDA, qui font mine d'attaquer,
en haut, les HOJÔ qui semblent déjà les envelopper.

La cavalerie TAKEDA en ligne de bataille, recule, attirant les HOJÔ et s'apprête à refluer par le pont.


Partout, l'armée HOJÔ avance résolument sur les TAKEDA, contournant la montagne. 

Quelques troupes embusquées gardent les cols, mais à aucun moment, les HOJÔ ne s'y aventureront. 

Quelques tireurs embusqués, montrent leur présence aux cols.


Après avoir décliné leurs noms et titres, quelques champions, sortis du rang, se défient. 



Le premier, au shashimono jaune, sera tué promptement par le cavalier.

Mais un second volontaire s'avance pour affronter le vainqueur. Le combat des deux héros durera un bon moment, et verra finalement le fantassin, excellent bretteur, l'emporter sur le cavalier ! 


Pressés par l'arquebusade, les TAKEDA reculent vers le pont où ils vont s'engluer et se gêner . 

L'infanterie relue sur le pont, en désordre. La belle cavalerie encaisse déjà des pertes au tir.

    Traditionnellement, les batailles commencent par quelques affrontements individuels sur le front des troupes. Si aucun des personnage ne s'est personnellement engagé, quelques volontaires voulant se distinguer, émanent des rangs. Deux du côté HOJÔ, un seul du côté TAKEDA. 
    Dans les faits, je ne démunis pas les joueurs de troupes, ce qui modifierait leur dispositif de bataille. On tire au hasard, sur le champ,  grâce à quelques dés spéciaux, les caractéristiques et l'équipement des duellistes. Seul le résultat moral du combat s'applique sur les corps de troupes dont ils sont issus. 
    Le premier combat voit un samouraï à pied, en armure s'opposer à un samouraï monté, sans armure. Le cavalier affronter ensuite un second héros HOJÔ, très bon escrimeur, qui le fera reculer plusieurs fois, avant de l'éliminer, emportant sa tête, sous les vivats de son camp.

Le clan OBA change de camp mais est déstabilisé par cette annonce:

    Cet épisode dramatique va tourner très court. Le plan était qu'au cinq signaux de conque, OBA Tomasu, change de camp et attaque les HOJÔ à revers. Mais rien ne va se passer comme prévu.                 Tomasu a sondé le bois lui faisant face à la recherche d'alliés mais est revenu bredouille. Ignorant quelle serait la réaction du détachement de cavaliers HOJÔ qui lui a été confié à l'annonce de la trahison, Tomasu l'a envoyé bien en avant de ses troupes estimées plus loyales à lui. Le sonneur de conque qui doit transmettre le signal se trouve fort éloigné des OBA, au centre du dispositif TAKEDA. Or, au milieu du fracas de la bataille, il est bien trop loin pour se faire entendre des OBA. 
    BABA Nobufusa improvise et dépêche alors un messager à cheval pour lui porter directement l'ordre de tourner sa veste. On peut se demander pourquoi Nobufusa s'est tant précipité à lui donner l'ordre de révéler son changement de camp. De toute façon, rien ne va se passer comme prévu. L'émissaire, allant ostensiblement à la rencontre des OBA, n'est pas passé inaperçu de Yoshimoto. Il comprend immédiatement la trahison qui se trame. Pire, le messager fonce vers le détachement le plus proche, celui des cavaliers HOJÔ qui a été confié à Tomasu. Tomasu les rejoint à la hâte pour ne pas que le message qui lui était destiné lui échappe. C'est simultanément que les troupes OBA et HOJÔ vont découvrir la duplicité de Tomasu. Tomasu avait gardé le secret auprès de ses hommes pour éviter tout risque de fuite de l'information. La réaction est violente et immédiate. Le hasard aurait pu faire que ces troupes aient été des ex-OKUDA. Elles auraient alors eues davantage de velléités contre Yoshimoto et se seraient sans doute ralliées plus facilement. Or, OBA était le seul qui n'en avait pas dans son détachement. Après un tirage aléatoire de leur réaction, trois d'entre eux s'avèrent fidèles aux HOJÔ, l'un est indécis et un seul obéit à Tomasu, au commandement de qui il a été confié. Chacun dégaine son katana. Une mêlée confuse et improvisée se déroule devant les troupes OBA stupéfaites. (jet de moral raté). Pêle-mêle, cavaliers OBA, HOJÔ loyaux et HOJÔ traitre ainsi que le messager TAKEDA s'écharpent. Personne n'y comprend rien hors Yoshimoto, qui a exploite le délai accordé pour se rapprocher. Le corps commandé par Yoshimoto fait aussi un test de moral du fait de la défection de l'aile droite de l'armée, mais il réussit. 
    Dans ce fouillis, les dés donnent déjà l'avantage au camp HOJÔ, ce qui sera constant durant la partie.
    
En bas, au centre, le sonneur de conque qui doit donner le signal. Il est beaucoup trop loin des OBA pour pouvoir être entendu. 

Le messager TAKEDA fonce malheureusement sur les quelques troupes fidèles à HOJÔ Yoshimoto.

    La cavalerie menée par Yoshimoto fonce vers son ancien vassal. OBA Tomasu est percé de deux coups de lance. Nouveau coup dur pour le clan OBA. Les troupes réagissent à nouveau très mal et leur moral tombe à 2. Elles ne peuvent désormais plus avancer sur l'ennemi. Patarisu, le samouraï chrétien nouvellement promu par Yoshimoto reprend la tête des troupes. Yoshimoto essaye de la raisonner mais Patarisu reste fidèle à feu-Tomasu
    La curée commence. Les troupes OBA, en retraite, ne tirent que quelques salves peu efficaces. Le passage du premier seuil de perte les mets en déroute. L'aile droite, félonne, se désagrège petit à petit. 
    Même l'intervention tardive de la cavalerie TAKEDA ne pourra enrayer l'inéluctable. 
    Elle se rue au secours de son malheureux allié mais est contre-chargée par la cavalerie, plus nombreuse encore, des HOJÔ. Là aussi, les dés vont accabler les TAKEDA. La belle cavalerie va être massacrée. 

OBA Tomasu, le samurai kirishitan (chrétien) n'est plus. Il gît, mort, percé de deux coups de lances.
" La traîtrise n'est infâmante que si elle échoue ". 


Bientôt encerclée, la cavalerie TAKEDA fait face à celle des HOJÔ. Débordée, elle sera massacrée.

Les traitres, rescapés de l'aile droite HOJÔ, se font pourchasser et exterminer. L'infanterie en retraite est harcelée par quelques tireurs à l'arc, montés.
    
     Au centre BABA Nobufusa commence à s'embrouiller.  Ses troupes se précipitent dans le plus grand désordre, par l'unique pont, puis font demi-tour, sous le feu ennemi pour essayer de soutenir les OBA, dont la trahison est enfin publique. C'est une des nombreuses erreur tactique de la bataille. Plutôt que de se détourner vers la gauche pour secourir l'aile OBA en perdition, c'était à ce moment précis que la cavalerie TAKEDA pouvait écraser les arquebusiers HOJÔ.     
    Les TAKEDA perdent quelques cavaliers par les tirs avant de se décider à foncer se jeter dans la gueule du loup. 
    La première phase de la bataille sur le côté droit HOJÔ est terminée. Les OBA sont en fuite, la cavalerie TAKEDA a été massacrée. La suite se déroule au centre. 

Glissant toujours plus à leur droite, il devient évident que les HOJÔ ne tenteront pas le passage des cols.


A droite, le rang de tireur est passé derrière ses fortifications, les révélant ainsi à l'ennemi.

Seconde phase : affrontements de tireurs au centre: 

    Du point de vue HOJÔ, la menace sur l'aile droite n'existe plus. Les troupes convergent maintenant de droite et de gauche vers le centre. 
    Les TAKEDA encaissent plus de pertes qu'ils n'en infligent dans les échanges de tirs. 
    Leur positionnement dans le goulet d'étranglement formé par la rivière et la chaîne de montagne ne permet pas à leur armée, pourtant encore nombreuse, de se déployer. 
    Les HOJÔ feront ensuite une diversion, de samouraïs à pieds pour provoquer les TAKEDA et accroître leurs pertes. La seconde moitié de la cavalerie TAKEDA essayera d'emporter la décision en attaquant par le passage entre les barricades mais elle sera elle aussi, accablée de traits, encerclée et contrainte à la défaite.

        Sur l'autre versant, les TAKEDA sont tellement engoncés dans leur réduit sans pouvoir agir, qu'ils vont traverser la montagne pour ouvrir un nouveau front et tenter de déborder leur ennemi. 
Mais là encore, Yoshimoto fera redéployer ses troupes pour contrer la nouvelle menace. Hélas, je n'ai pas été informé de l'assaut des moines, ce qui aurait fait l'objet d'un test de moral pour les régiments leur faisant face. 
        Ce sont dans ces combats au pied de la montagne que Yotarô, l'apprenti d'Hisaki s'élancera afin d'enfin faire reconnaître sa bravoure devant tous. Il en sortira vaincu et blessé. 
     
Au premier plan, les troupes de gorôhichi avec Ichi, présente, sous surveillance. 

Ils s'en font une belle défense pour se protéger des tirs ennemis. 


Les HOJÔ convergent vers le centre et harcèlent les TAKEDA de traits et de balles. 


Les troupes HOJÔ prennent position dans les collines, prêtes à contenir un éventuel déferlement ennemi par les cols.


Voici qu'un cordon de samouraïs HOJÔ (en vert) s'engage en longeant la rivière...

La cavalerie TAKEDA tombe dans le piège et tente une sortie pour les attaquer.

Il faut bientôt déployer de l'infanterie à découvert pour les soutenir. Le dernier cavalier est encerclé.

Les TAKEDA traversent la montagne pour attaquer le flanc gauche HOJÔ. 

L'irruption des moines-guerriers armés de leurs redoutables naginatas sera contenue.



Harcelés de tirs et face à la menace des cavaliers arrivés en renfort, les moines regagnent le couvert.

CHIBA Hiraku gagne un affrontement contre un piquier Takeda. 



Les TAKEDA arrêtent leur recul le temps que les sohei puissent redescendre de la montagne. 
    
La situation à la fin de la bataille. Les TAKEDA replient vers le fort. Qu'en aurait-il  été si les TAKEDA avaient initialement choisi de poser leur défense là, sur l'autre rive et sur le pont ?
Le goulot d'étranglement aurait été un piège mortel pour les HOJÔ. 

    En conclusion, ce fut une belle bataille, au résultat inattendu, comme d'habitude. Les TAKEDA ont perdu bien davantage que les HOJÔ, en particulier la totalité de la cavalerie. 
    Je reste confronté à la même difficulté depuis plusieurs scénarios. Pas de joueurs suffisamment aguerris et maîtrisant bien la règle pour contrer Denis. Plusieurs joueurs qui devaient être du côté TAKEDA s'étaient désistés. 

Les suites de la bataille :

    Les HOJÔ avaient prévu de mettre le siège autour du fortin partiellement détruit et incendié. Ils investissent ainsi les alentours mais des rumeurs de plus en plus pressantes de ninjas, signalés dans les montagnes, donc dans leur dos leur fait lever le camp avant la nuit. Il est vrai que les ninjas n'ont absolument pas été vus dans la bataille. Il est aussi possible qu'ils soient à l'œuvre bien derrière, à Kamakura ou à Gotemba, qui sont très dépourvues en troupes. 
    Dans tous les cas, il convient de repartir. Impossible de tenir un siège dans de telles conditions. Les HOJÔ ont jugulé l'invasion TAKEDA et si le fort OBA n'est pas repris, de toute façon, la situation a bien changé. Le clan OBA n'est plus. Les troupes et domaines OKUDA vont être attribués aux vassaux restés fidèles. Une pause salutaire est nécessaire au bout de ces quelques mois de campagne ininterrompue.  Le clan est assaini. HOJÔ Yoshimoto sait qu'il peut compter sur chacun ses vassaux qui lui restent. Son armée sort ragaillardie par cette victoire. 

    Il reste aussi à connaître le sort que Yoshimoto va réserver aux fuyards kirishitan, sans seigneur, ni terres qui errent désormais sur ses terres. Les chrétiens ont été à l'origine de quelques troubles et heurtant les traditions et croyances de ses sujets. Seront-ils traqués, pourchassés et exterminés sur les terres HOJÔ, comme le fera plus tard TOYOTOMI Hideyoshi dans tout le Nihon ? 

    Yoshimoto avait accepté que le représentant du clan ODA, l'accompagne comme conseiller et observateur, puisque les ODA étaient aussi en conflit avec les TAKEDA. Il réalisera en cour de bataille , de lui-même, mais un peu tard, qu'il venait de fournir à ce potentiel ennemi aux dents longues, un magnifique aperçu de ses qualités guerrières. Les ODA savent désormais qu'ils auront à compter avec le clan HOJÔ.

    Il est amusant de reconstituer le parcours de HOJÔ Yoshimoto, initialement dénommé SASA Suchiro, parvenu, par la ruse et sur ordre, a déclencher une guerre avec le voisin NAKAGAWA avec la même seconde épouse Yasuko NAKAGAWA qui mourra finalement empoisonnée et prisonnière, à Gotemba. Amusant aussi, de voir "Yoshimura l'intrépide", devenu beaucoup plus prudent, n'engageant plus jamais seul l'ennemi, ou se tenant au second rang, lors des tirs. (Il a perdu son troisième point de vie, à la suite de sa grave blessure lors du scénario 7 et est devenu, de fait, beaucoup plus vulnérable. Sa façon de jouer s'en ai considérablement ressentie).

Intérêt des règles de moral. Dans l'enclos-maku, les morts OBA, en dehors, les rescapés qui ont fuit la bataille. Sans cela, tous auraient combattu jusqu'au dernier homme, ou quasiment. 


Mon bilan personnel:

    Il est impressionnant de voir comment la trahison augmente la tension des joueurs et comment leurs réactions s'en ressentent. J'avais annoncé à Denis que c'était possiblement le dernier scénario de ma campagne. Inquiet de l'évolution de la situation et se craignant perdu au moment où il a compris que OBA était en train de trahir, Denis, a essayé à tout prix de sauver la situation, de raisonner le joueur d'abord puis, d'infléchir l'arbitre pour éviter la défection du clan OBA et peut-être la défaite. Il est d'ailleurs redevenu super souriant et détendu au fur et à mesure que la bataille tournait à son avantage. Un autre moment de tension est survenu quand un autre joueur a essayé de modifier les règles à son avantage. Ce ne sont pas les moments les plus agréables du jeu, mais cela reflète l'investissement des joueurs dans leur perso et dans l'histoire. Le fait de jouer en campagne, avec des enjeux au-delà de la simple escarmouche, induit ce genre de réactions. Il est difficile de séparer jeu et réactions personnelles.     Malgré un superbe rôle-play et, de mon point de vue, un parcours sans faute, Jean-Jacques avait aussi été affecté par la fin tragique de son perso, acculé au suicide la veille. 

    Comme toujours, ce salon est propice aux rencontres avec un public conquis d'avance par le sujet. Les organisateurs nous mettent à disposition le matériel dont nous avons besoin. 
    En plus de l'écriture, de la création de nouveaux décors et de la peinture de 60 nouvelles figurines, ce salon a été particulièrement fatigant pour moi, du fait de la nécessité de gérer en plus, les emménagements/déménagements des plaques et décors de Denis, en plus de mon propre matériel déjà considérable. Merci à Laurent pour l'intendance et les transports (oui, il faut une camionnette pour tout transporter !) Merci à Patrice et Ehouarn pour l'entremise avec les organisateurs. 
    Je repars boosté à bloc avec la volonté de continuer cette aventure alors que je pensais l'arrêter sous peu. Dès que je recouvre un ordinateur en état de marche, je remets en route le forum sur lequel les aventures du clan HOJÔ vont pouvoir se poursuivre en ligne. Je pense faire de petits scénarios pour les uns ou pour les autres, dépêchés au gré de leur seigneur, pour certaines missions. La situation ne sera plus artificielle comme lors de ma preùière expérience de ce type de jeu de gestion en ligne. Les fiefs existent, les personnages aussi, avec leur histoire désormais bien étoffée et l'historique de leurs interactions et ascensions. 
    Mon esprit foisonne de situations et de nouveaux décors à construire. 

      Côté figurines, pas mal de casse et de figurines abîmées par les manutentions. C'est logique vu leur nombre et le nombre de manipulations cumulées de chacune. Je suis déjà à l'œuvre pour les réparer ou leur faires des retouches.



mercredi 26 octobre 2022

Le mariage de Yoshimoto (8ème épisode de notre campagne Argad - Sengoku)

   Le salon Matsuri de Vannes (56) des 22 et 23 Octobre 2022 a encore été pour nous l'occasion de grosses parties, les huitième et neuvième de notre campagne fictive, située de façon assez floue, pendant l'ère Sengoku. Ce scénario fait immédiatement suite à celui-ci :La chute du Clan Haru
   Il se passe le lendemain de la bataille qui a vue Haru Riemon se suicider dans son donjon. Nous y retrouvons les glorieux vainqueurs près à fêter dignement la victoire et se voir récompenser de leurs bons services par HOJÔ Yoshimoto, leur suzerain. 
   Quelques nouvelles et évènements, heureux et malheureux, vont ponctuer ces deux jours de festivités.
   C'est donc un scénario exclusivement basé sur le jeu de rôle que j'avais prévu de soumettre à mes fidèles joueurs. Le théâtre de ce huis-clos est la résidence de feu-Riemon où sont réunis tous les personnages. Aucune bataille, à priori, mais de nombreuses occasions de lancer les dés pour mener l'enquête, négocier ou se mesurer les uns aux autres lors des nombreux jeux que HOJÔ Yoshimoto va leur proposer pour rythmer ces deux jours de festivités. Ces deux jours verront finalement deux annonces d'importance prendre place. 

CLAN HOJÔ : Chaque joueur retrouve sa place et son personnage.

Denis : HOJÔ Yoshimoto 
Patrice ; CHIBA Hiraku 
Jean-Jacques : OKUDA Takao
Ehouarn : YOSHITAKE Yoshimura 
Dorian : Goroemon: « brèche-dent » 
Didier : OBA Tomasu 
Laurent : Isaki
Quant à moi, je serais à nouveau l'arbitre et le metteur en scène de cette journée. 

   Tout d'abord, il convient de faire un petit tour de Gotemba, dont vous commencez à connaître la disposition. Nous y retrouvons le chateau, le quartier commerçant, le monastère zen mais découvrons les quartiers riches de la ville, où se situe les plus belles résidences. 
Le château pris la veille est désormais occupé, la ville, sécurisée, les samouraïs vaincus opposés à la soumission invités à se faire seppuku.

Visite de Gotemba, ville nouvellement conquise:

L'imposant château Haru après sa prise par les Hojô.

Vue de la résidence Oseki, jouxtant celle de feu Haru Riemon.


Le marché de Gotemba, toujours aussi prospère.
Quelques samouraïs restés fidèles aux Haru choisissent de mettre fin à leurs jours. 

Les moines soignent les blessés des combats de la veille. 

L'ensemble du plateau du samedi. Gotemba, son château, son monastère et la ville. 

Singes batifolant au bord de la rivière.  

Détail du bûcher funéraire où l'on entasse les cadavres. 

Les etas et les moines font brûler les corps des guerriers tués la veille. 

Moines guerriers à l'entraînement devant le monastère de Gotemba.
 


Détails du marché : Marchands ambulants avec leurs yatai (étals) portatifs.

Des rizières, au premier plan, la résidence Haru au second et résidence Oseki au fond 

La résidence Haru occupée. C'est là que va se passer tout le scénario du jour, en huis-clos.


Geisha et musiciennes dansant dans le parc du domaine.

Le conseil et la cérémonie de la remise des têtes.

   Le conseil commence par les remerciements de Yoshimoto à tous ses loyaux et dévoués vassaux. On lui remet les têtes des ennemis les plus illustres tués la veille dont celle de Riemon et de son principal général, Mototaka. Puis, il annonce la nouvelle répartition des fiefs et l'attributions de nouvelles terres aux uns et aux autres. 
La cérémonie de la remise des têtes. Les vassaux sont placés selon la préséance.

Placés de la même façon, les joueurs parlementent au conseil.

    OKUDA Takao se voit nommé gouverneur de Gotemba, et remplacé par CHIBA Hiraku à Kamakura. Les fiefs de tous les vassaux sont augmentés en revenus. Takao essaye à nouveau d'obtenir la main de la princesse Yasuko, enceinte du dernier héritier des clans à la fois Haru et Nakagawa. Au cours d'un long plaidoyer, qu'il avait soigneusement préparé, et ma foi, fort convainquant, où il met en avant la magnanimité affichée de son seigneur, le fait que l'enfant sera élevé dans les valeurs du clan, qu'il aura le soutien des populations de ces fiefs... etc. Il obtient l'aval de son suzerain qui consent finalement à ce mariage. 
   Isaki, obtient de devenir le maître d'arme officiel du clan. 
  Goroemon se voit reconnu comme samouraï et passe sous les ordres direct de Yoshimoto avec un nouveau nom : KUDO Gorôhichi. Ca ne fait pas nécessairement les affaires de CHIBA Hiraku, qui perd avec ce yakusa, sa mainmise personnelle sur la pègre de Kamakura. Evidemment, OKUDA Takao, s'offusque de voir un criminel notoire se voir ainsi officialisé comme samouraï et donc légitimé comme respectable. Rien n'y fait Yoshimoto-sama reste ferme. Il récompensera au mérite, ceux qui le servent le mieux.  
   OBA Tomasu fait reconnaître devant le clan entier, la valeur de Patarasu, un de ses samouraï chrétien, qui avait, seul tenu un pont face à une myriade d'ennemis. Isaki échoue par contre à faire reconnaître son suivant dont les faits d'armes n'avaient, à ce jour, marqué aucun esprit.  
   Yoshimoto annonce ensuite à tous son prochain mariage avec OSEKI Hana fille héritière d'une puissante famille de Gotemba et que vient de démarcher son conseiller Hiraku. Elle amène un solide soutien local, une puissante cavalerie et de nombreux arquebusiers à la famille HOJÔ. Tous les vassaux félicitent chaleureusement leur suzerain pour cette union prometteuse. L'avenir d'un clan s'assure, avant tout, par la naissance de solides et nombreux héritiers. A 17 ans, il est temps que Yoshimoto se marie. 

   HOJÔ Yoshimoto reçoit ensuite le maire de la ville, YOSHIKAGE Masamitsu et le maître du monastère zen, ABE Miura. L'un et l'autre se voient garantir la sécurité de leurs biens, des citoyens et membres de la secte. Yoshimoto leur présente le nouveau gouverneur de la ville, OKUDA Takao, qu'il vient de nommer. L'entretien est cependant brutalement interrompu pas l'irruption d'un messager du clan. Celui-ci annonce que la résidence Hojô a été attaquée par un fort parti de ninjas infiltrés (voir "La chute du clan Haru") mais que les familles et otages ont pu s'échapper grâce au sacrifice de la femme et de la fille de CHIBA Hiraku. Responsables de la sécurité des otages en son absence, elles n'ont pas hésité à prendre la tête des défenseurs de la résidence pour permettre aux familles des vassaux de fuir. Les familles seraient en route pour Gotemba, sous bonne escorte. resté parfaitement maître de lui, CHIBA Hiraku accuse le coup sans ciller. Son fils aîné, présent auprès de Yoshimoto est désormais sa seule famille.

Le maire de Gotemba et le maître zen du monastère sont ensuite reçus.
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Un messager interrompt brutalement le conseil avec des nouvelles terribles.

Festivités et attractions proposées à ses vassaux par Hojô Yoshimoto:

Le combat de sumos:

   La première des attractions proposée est un combat de combat de sumos. Les vassaux sont invités par leur seigneur à s'y opposer. Quelques sumotoris locaux ont aussi été invités. Inoue, Matsumoto et Yamagushi. Peu des personnages sont familiers de la lutte. Quelques-uns tenteront pourtant de jouer de leur habileté ou de feintes pour emporter leurs combats, sans succès. Les combats sont assez expéditifs, et se soldent souvent par la chute d'un des combattant. Yoshimoto, joutera aussi, poussé par ses compagnons à se joindre au jeu. C'est finalement le champion local, Yamagushi, qui l'emporte. 

Successivement, tous les seigneurs et les sumotoris s'affrontent sur le dohyô.

Les familles des principaux samouraïs, rescapées de l'embuscade arrivent. 

Les retrouvailles sont chaleureuses mais dignes. Les rescapés louent le dévouement de la famille CHIBA qui s'est sacrifiée pour permettre leur sauvegarde. Si les Takeda, commanditaires de l'attaque avaient pu mettre la main sur les otages, ils auraient alors pu faire pression sur chacun des vassaux en vue de les amener à trahir, pour sauver leurs proches. Ils auraient alors eus à choisir entre le suicide rituel pour signifier leur refus de céder au chantage ou la trahison. Dans les deux cas, le clan HOJÔ en aurait été très affaibli. 

L'arrivée des familles des samouraïs les plus importants du clan. 


   Malgré cette triste nouvelle, Yoshimoto, ordonne la poursuite du programme des réjouissances. L'épreuve suivante est le yabusame.

le yabusame:

   Le yabusame est une épreuve de tir à l'arc monté. Il s'agit pour chacun des participants de lancer son cheval en un galop stable, lui permettant de décocher successivement trois flèches sur trois cibles espacées. La plupart des vassaux se montreront très médiocres à cette épreuve hors OKUDA-san, qui fera un sans-faute, dès son premier passage. 

Les invités assistent au Yabusame où ils vont tous concourir. 

L'épreuve de Yabusame verra OKUDA Takao se distinguer. 

   Le troisième jeu proposé, sera une course de chevaux où les meilleurs cavaliers du fief vont pouvoir se mesurer. 

Kachu keiba, la course de chevaux des samouraïs en armure: 

   Le jeu suivant est la traditionnelle course de chevaux où chacun des samouraï peut concourir, en armure, mais tête nue. 
   Le premier prix est de 500 kokus. HOJÔ Yoshimoto compte bien sur cette épreuve pour repérer les meilleures montures de ses servants et se les voir offrir ou à défaut, essayer de les leur racheter. 
Dans les faits, chacun de ses vassaux choisira, parmi ses montures propres, la meilleure pour concourir. Selon leurs revenus, ils disposent de un à trois chevaux susceptibles d'avoir le niveau pour faire la course. Seul Yoshimoto dispose d'un cheval de course digne de ce nom. La plupart de ses vassaux dispose de chevaux ordinaires voire même carrément médiocres. 
    La course de 1000 mètres se déroule le long du mur intérieur de la résidence. Elle est assez disputée. Si Isaki mène sur les premiers trois quarts, la célérité et l'endurance du champion monté par Yoshimoto l'emporte finalement. On note l'excellent classement d'un messager du clan, à le seconde place. (Les messagers ont 2D en équitation et 2D en orientation, ce qui les dédie à ces postes cruciaux).
   Globalement, le résultat est décevant, le niveau des cavaliers du clan est faible et deux d'entre eux tombent même de leurs montures. KUDO Gorôhichi, nouvellement promu, n'est même jamais monté à cheval. Il se retrouve la risée de tous les vassaux traditionnels présents. 


L'arrivée de la course de chevaux. C'est le seigneur HOJÔ qui finit vainqueur. 


   Pendant que toutes ces festivités bon-enfant se déroulent de sombres tractations surviennent cependant en coulisse. 

Le piège de Yoshimoto: 

   Yoshimoto rendu paranoïaque par sa situation de parvenu (paranoïa soigneusement entretenue par moi-même, le maître de jeu) doute de certains de ses vassaux. Il a appris que l'un d'entre eux (YOSHITAKE Yoshimura) est vraisemblablement impliqué dans la mort de son père, fait, qui l'a finalement servi mais qui s'avère inquiétant, ne comprend pas pourquoi un autre (OKUDA Takao) tient tant à épouser Yasuko, ce qui lui octroierait un statut très particulier en vue de prétendre au pouvoir sur les deux derniers fiefs conquis, du moins jusqu'à la majorité de l'enfant à venir, s'il venait à être un garçon. Bref, un petit jet de "ruse" l'amène, avec la complicité de l'arbitre à élaborer un piège perfide. Il va tester la fidélité de  chacun de ses vassaux. 
   La ruse est la suivante. Chacun se verra proposer secrètement de trahir en ralliant le clan ennemi, celui des Takeda. Il verra ainsi leur réaction et qui vient lui faire part des tentatives de déstabilisation auquel l'ennemi Takeda se livre. C'est Ichi qui se voit confier cette tâche, secondée et étroitement surveillée par Gorôhichi, tant la confiance que Yoshimoto a en elle est limitée. Chacun des vassaux va successivement être ainsi mis à l'épreuve. 
   Le premier testé est OKUDA-san, sa réponse est pleine d'ambiguïté. Il demande à rester en contact, veut ménager la chèvre et le choux, se garantir une voie de sortie. Isaki, dégaine brutalement et menace de les décapiter immédiatement. Les deux faux espions sont obligés de révéler leurs véritables intentions, et qu'il vient de réussir brillamment et sans ambiguïté au test qui vient de lui être proposé. CHIBA Hiraku s'offusque et furieux, demande qui a tué sa femme et sa fille. Les deux espions bredouillent sans être capable de lui promettre la tête des assassins, ce qui met fin aux pourparlers. Yoshimura leur annonce clairement, qu'il n'a aucun intérêt à trahir et enfin, Tomasu, refuse après s'être enquis de la place que le christianisme pourrait avoir chez les TAKEDA. TAKEDA Shingen étant un fervent bouddhiste, la discussion tourne court. 
   Dans tous les cas, le résultat de chaque entrevue est fidèlement retransmis à Yoshimoto par Gorôhichi. Par ailleurs, tous se confieront sur la démarche qu'ils ont subie à leur seigneur... sauf Takao, qui sitôt l'entrevue avec les faux-espions achevée me confiera qu'il a omis une seule chose, s'assurer que les intervenants étaient bien du clan TAKEDA. 

Chacun des vassaux va être invité à se rendre en ville pour rencontrer deux mystérieux interlocuteurs.

Ils se voient tous proposer de trahir au profit des TAKEDA.

   A partir de là, la question se pose pour Yoshimoto de savoir quoi faire d'OKUDA Takao. Doit-il le faire assassiner dans un coin? Lui ordonner secrètement le seppuku? Faire savoir à l'ensemble du clan le crime de haute trahison dont il vient de se rendre coupable avant de lui ordonner de se suicider pour laver son honneur? Que faire de sa famille? 
   Il opte finalement pour la révélation publique de la duplicité du vieux vassal ancestral de son père. La révélation de la trahison a lieu  pendant le repas du soir. 
   Le repas commence avec force saké. Des musiciennes et danseuses égaient les invités. Elles s'écartent prestement quand un nouveau messager aux couleur des OBA et venant de la frontière, intervient. 


Le repas du soir se déroule dans la salle de réception de la résidence. 

Il va encore être l'objet de quelques coups de théâtre. 
   
      Il annonce la chute du fort frontalier, celui de la famille OBA. On est sans nouvelle de la famille mais le poste frontière a été pris et incendié. L'inquiétude croît pour Tomasu
    Puis Le seigneur Yoshimoto annonce à tous les suspicions de duplicité qui pèse sur OKUDA Takao. Celui-ci plaide une défense troublante et improvisée, assez convaincante  dans laquelle il fait part de sa bonne foi, de sa volonté de laisser croire aux TAKEDA qu'il serait prêt à les rejoindre, tout ceci afin de mesurer leurs progrès dans leur démarche de corruption du clan. Tout en sachant qu'il risque de perdre son vieil ami, CHIBA Hiraku, lui demande alors pourquoi il n'a pas fait part de cette initiative à leur seigneur. Hiraku reconnaît alors son erreur, oui, il aurait dû mettre son seigneur dans la confidence de sa tentative de tromper l'ennemi sur ses intentions. A ce stade là, Hiraku pouvait encore sauver sa tête, mais c'était sans compter sur la perfide intervention de Gorôhichi, qui ne lui pardonne évidemment pas son intervention du matin même, pour empêcher sa promotion. Pourquoi dans ce cas, a t'il ordonné à ses hommes, cachés en ville, de se tenir prêts à fuir avec sa famille? La confusion gagne Takao, il bredouille, bafouille non sans lancer de noirs regards à Gorôhichi. Le brigand a gagné. Il hésite brièvement à se jeter, sabre en avant, sur son accusateur mais ce serait condamner son honneur et sa famille à l'infamie. Se jetant au sol au pieds de Yoshimoto, il finit par demander humblement de pouvoir accomplir le suicide rituel afin de laver son honneur, celui de sa famille, pour ce fourvoiement malheureux et son inconséquence crasse. 
   Yoshimoto concède le seppuku, mais sa famille devra elle aussi disparaître. Le crime de haute trahison ne peut se concevoir de la part d'un si ancien vassal sans conséquences. La femme de Takao accompli donc le jigai, se tranchant seule la carotide avec un tanto. Quant à leur fils, trop jeune pour commettre l'un ou l'autre, il est promptement exécuté par décapitation. Ainsi disparaît la glorieuse lignée des OKUDA, alliés éternels des HOJÔ de Kamakura. 
    HOJÔ Yoshimoto annonce ensuite son mariage, le lendemain avec OSEKI Shizu. La famille OSEKI est une puissante famille du fief et cette alliance doit lui apporter pas mal de troupes. Il s'agit aussi bien sûr d'avoir un héritier au plus vite pour perpétuer la famille. 


OKUDA Takao est mis en accusation alors que les gardes ont pris place alentours. 

Takao n'a d'autre choix que de se faire seppuku pour laver son honneur bafoué. 

   La soirée reprend et l'on s'enivre copieusement. Ces évènements ne doivent pas occulter qu'il s'agit de célébrer la victoire et le mariage prochain de leur seigneur. Tactiquement, et du fait de la disparition de Takao et le veuvage récent de Hiraku, Yoshimoto prévoit désormais d'attribuer Yasuko à Hiraku comme nouvelle épouse. Ce serait profitable, à la fois pour lui, et pour le clan. 
   Tout le monde se couche fort tard alors que l'alcool coule à flots et que l'on a fait revenir les geishas. la garde de la résidence a été triplée. Pourtant, les émotions ne sont pas finies. 

Le meurtre de Yasuko. 

   Au milieu de la nuit, des râles d'agonie, éveillent les voisins les plus proches de la chambre ou réside la présumée princesse Yasuko. Celle-ci se tord, agonisante, victime d'un empoisonnement. 
Yoshimura comprend immédiatement le mode opératoire. Une personne infiltrée dans le faux-plafond a laissé pendre un fil au-dessus de la bouche de la victime et y a laissé couler un poison violent. Par réflexe, la victime a absorbé la goutte létale à la commissure de ses lèvres. Tout cela évoque évidemment l'intervention d'un ninja. Les soupçons se porte immédiatement vers Ichi, qui est convoquée. Elle confirme le mode opératoire probable, deviné par Yoshimura et se voit chargée de mener son enquête. Pour la première fois, elle se voit informée des évènements et décisions qui concernent le clan. Elle avait soigneusement été tenue à l'écart, jusque-là. Tous conviennent que cette mort arrange finalement le clan, en éliminant une menace future possible. Dans leur coin, Hiraku et Yoshimoto s'inquiètent pourtant : Et si c'était la famille de la future mariée, les OSEKI, soucieuse de ses prérogatives qui avait fait le coup? Ce serait alors une famille dangereuse, à ménager et à tenir soigneusement à l'œil. 

Le deuxième jour, cérémonie du thé, mariage et préparatifs de guerre: 

   Rien de tel qu'une bonne cérémonie du thé pour se remettre d'une soirée trop arrosée et d'un sommeil écourté. C'est maître Goeki du monastère de Gotemba qui officie, magnifiquement. Malgré une prestation remarquable, aucun des participant n'est capable de bénéficier pleinement de l'état de zénitude attendu. 

Le maître du thé, Goeki, procède à la rituelle cérémonie du thé pour les invités. 

   Les vassaux se rendent ensuite en ville pour essayer de trouver rapidement un cadeau digne de leur seigneur et de sa femme à leur offrir lors de la cérémonie à venir. 

    OBA Tomasu, se rend en ville avec son fils aîné pour choisir un présent à la hauteur de l'événement. Aucun garde ne trouve cela suspect. Pourtant, il va confier son fils à un inconnu qui se charge de l'extrader rapidement hors de la ville. Rentrant à la résidence par une autre issue, personne ne remarque la disparition de l'enfant, pas plus qu'on ne s'en rendra compte pendant la cérémonie du mariage, quelques heures plus tard. OBA Tomasu a été contacté la veille par un agent TAKEDA. Rien à voir avec la fausse première fois. Celui-ci lui remet un courrier, signé de sa femme et de son fils cadet. Tous deux sont vivants. Ils ont été capturés avant l'incendie du château frontalier et sont désormais aux mains des TAKEDA. S'il peut s'assurer de l'évasion de son fils aîné, qui est ici, et le confier à l'agent TAKEDA, celui-ci lui garantit le maintien dans son fief et une promotion immédiate avant l'écrasement des HOJÔ dans la bataille prochaine. Il devra tourner sa veste au signal (cinq coups de trompe). Du fait qu'il est kirishitan (chrétien), OBA Tomasu ne peut se suicider, ce qui est interdit par Déus (Dieu). Le choix est difficile mais Tomasu ne peut se résoudre à sacrifier sa femme et son fils cadet. Il accepte, et c'est ainsi qu'il va faire échapper son fils aîné... en espérant que personne ne se rendra compte de son absence dans les heures qui viennent. 

    Le mariage s'opère assez simplement, par l'échange entre les futurs époux de trois coupe de saké. Puis les vassaux congratulent les mariés et leur offrent leurs cadeaux. 

Les futurs mariés échangent les trois coupes de saké rituelles devant leurs invités. 

       Hisaku a choisi un assortiment de luxueuses soieries, Yoshimura, un bel étalon, ce qui fera sourire les samouraïs, y voyant une moquerie à l'égard de GorôhichiTomasu a choisi une poterie chinoise ancienne dans son énorme caisse laquée, Isaki, un arc très ancien offert à la famille HARU par l'Empereur, il y a  neuf générations et Gorôhichi, une paire de chiens shiba inu, un pour Yoshimoto, l'autre pour sa femme. 
    Le seigneur Yoshimoto remercie sincèrement ses vassaux et se montre touché par les cadeaux offerts. 

    La fête bat son plein quand une ultime délégation intervient. Celle-ci provient du clan ODA, un lointain clan du Sud du pays, qui fait sa place actuellemen, volant de victoires en victoires. Les envoyés félicitent Yoshimoto pour ses récents succès, tant en amour qu'en bataille mais lui demande assez vertement de se rallier au clan ODA, qu'ODA Nobunaga ne tardera pas à se rendre maître de la totalité du pays, qu'il est en conflit avex leur ennemi commun, les TAKEDA. Ils lui vantent les prouesses de leur maître, la façon dont il récompense ses soutiens mais la démarche n'en reste pas moins cavalière. Parfaitement maître de lui, Yoshimoto, leur rétorque qu'il n'a aucune ambition nationale, pas plus qu'il n'aspire à prendre part aux guerres se déroulant au Sud, mais qu'il suivra attentivement les progrès de Nobunaga. Pour Yoshimoto, il ne fait pas de doute que Nobunaga tâte le terrain. Il aurait cependant pu se fendre d'un cadeau ou même se déplacer en personne pour une requête d'une telle importance pour les HOJÔ. Habilement, il laisse la porte ouverte à une rencontre future, peut-être à mi-chemin entre les deux territoires. Il s'inquiète de savoir si une armée ODA est en marche vers lui alors qu'ils est à la veille d'une nouvelle campagne contre les TAKEDA. 


Une délégation du clan ODA, tout juste arrivée en ville, demande à Yoshimoto de prêter allégeance, non sans le féliciter pour sa victoire récente et son judicieux mariage.

  Préparatifs de guerre, dispositions politiques et entrée en campagne:

    HOJÔ Yoshimoto est décidé à aller reprendre ses postes frontières, tombés aux mains des TAKEDA. Il décide de partir avec 70% de ses troupes afin de laisser des garnisons suffisantes pour garantir la sécurité de ses terres nouvellement annexées. Il dispose de nombreux tireurs, de nombreux samouraïs à pied, d'une cavalerie moyennement nombreuse et de nombreux tireurs. Le moral d'une partie de ses troupes est cependant affecté par la mort récente d'OKUDA Takao
    A la demande de l'un des envoyé ODA, Yoshimoto accepte qu'il l'accompagne en tant qu'observateur de la campagne contre l'ennemi commun TAKEDA.

    Ichi est sommée de suivre l'armée pour rester sous la surveillance constante de Gorôhichi. Il lui a remis de mystérieux manuscrits codés qu'elle se dit à même de décrypter. Un nouveau gouverneur a été nommé à Gotemba et présenté rapidement aux notables... ce qui n'est tout de même pas sans laisser la population perplexe: Le dernier n'a "tenu" qu'une courte journée, ce qui est loin d'être gage de stabilité durable.

Conclusions: 

    De mon point de vue, une belle partie. Merci à Dorian pour sa somptueuse contribution à a peinture des civils, à Denis pour la fourniture et la production de matériel, ainsi que pour sa disponibilité, alors qu'il était invalidé par ses vilaines blessures au pied. 
    Merci à tous les joueurs, pour la très grande qualité de leur roleplay dans un scénario difficile où je savais qu'il n'y aurait aucune place au combat. Certains ont pourtant trouvé des longueurs à cette journée.

    De mon côté, deux mois de préparatifs et d'écriture, une soixantaine de nouvelles figurines peintes, quelques nouveaux décors, les 3,6 mètres de mur d'enceinte de la résidence, les bûchers, quelques menus éléments de décors du marché, dont les yatai, dessinés par moi en 2020 et découpés au laser lors de mon stage de maquettisme chez Maquette Création

    Le salon Matsuri reste l'endroit où nous croisons le plus de personnes attirées par nos productions et notre activité. Enormément de monde, du cosplay à gogo, beaucoup de questions et de visiteurs intéressés par l'époque, les décors et ce loisir, à cheval entre modélisme et jeu. Un keek-end éreintant avec des horaires de présence élargis, 8h30-19h, sans pose, sans compter les déménagements du matériel la veille et le soir du dimanche. 
    La campagne que je pensais fine prend un nouvel essor. Si certains personnages passent, la situation évolue encore et mon esprit continue à produire. 

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