lundi 19 août 2019

Le retour de Johnny Reb 2 (ça devrait faire Johnny Reb 3, non?). Compte rendu de bataille.

Pour inaugurer ma nouvelle salle de jeu, je voulais rejouer à "Johnny Reb 2", le fameux jeu de John Hill, auquel je jouais en 1991-1995. Je joué à de nombreux autres jeux depuis mais je n'ai jamais retrouvé la saveur de mon ce premier wargame auquel j'ai joué.
Pour m'aider dans mon pèlerinage nostalgique, Guillaume, Polig et Konan, qui sont intéressé par la période.
Pour les initier, j'avais imaginé un scénario avec des forces équilibrées. Des sudistes moins nombreux mais meilleurs qualitativement, et des nordistes plus nombreux mais pas toujours aguerris.
3 brigades de 4 régiments de chaque côté. 1 cavalerie et un régiment de sharpshooters dans chaque camp, pour pimenter un peu et 2 batteries de chaque côté.
Pour le Nord, 5224 hommes et 12 canons, pour le Sud, 4504 hommes et 10 canons.
Le temps imparti étant limité par les obligations professionnelles de Konan, j'avais décrété qu'il s'agirait de tenir 2 carrefours stratégiques  à la fin du 8ème tour... Trop fastoche? Vous allez voir.

Les deux armées pénètrent sur le champ de bataille.

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Les sharpshooters sudistes harcèlent la batterie nordiste mais le reste des troupe hésite à pousser plus avant.

L'artillerie sudiste, après avoir traversé laborieusement le bois s'embourbe dans la rivière.

Au centre, l'infanterie s'avance. Il y a encore une plaine à traverser de là au carrefour.

Protégé par un écran de cavalerie, les nordistes avancent aussi.

Première perte, un régiment sudiste s'est fait flanquer par la batterie nordiste.
Le centre sudiste bouge vers le centre nordiste, dont la bleusaille s'est embusquée derrière la haie.


Le Sud se déploie, jouissant de la supériorité morale de ses troupes.

Les deux régiments de sharpshooters ennemis se font face avec une égale inefficacité.

Un tir particulièrement précis de l'artillerie nordiste a saisi le régiment des Louisiana Tigers de flanc et les a obligé à se tourner (au premier plan).


Le nord tente d'envelopper l'aile gauche sudiste.

A l'Est, ça piétine. Personne n'ose aller chercher ce carrefour à découvert.

Les choses se précipitent à l'Ouest. Une première charge nordiste est repoussée, une seconde met les Louisiana Tigers en fuite. La cavalerie trop courte sur la route s'arrête avant d'aller jusqu'à sa cible pourtant déjà ébranlée. Une quatrième charge se profile.

Dans la plaine en haut, un régiment sudiste s'est imprudemment avance vers les 1000 bleus nordistes et a encaissé deux volées terribles qui l'ont mise en déroute.
 La bascule a ce moment là. Les sudistent ont encaissé beaucoup plus de pertes que les nordistes mais leur avancée dans la plaine les a rapproché. Suffisamment pour le général en chef nordiste se prenne une balle perdue. Il meurt de façon spectaculaire, ce qui effraie une des troupe sous son commandement direct. La bleusaille vacille.
   Les sudistes voyant la fin de la journée se profiler, en profitent. ils chargent et mettent les deux régiments de bleusaille qui ne sont plus commandés en fuite. Tout ça à cause de la perte malheureuse de cet officier !
    Deux régiments sudistes ont chargé au travers de la plaine. Un troisième s'élance vers la cavalerie nordiste, toujours en désordre suite à sa charge avortée mais qui tient la carrefour.

La troisième charge sudiste vers la cavalerie qui se reforme.

La cavalerie a eu le temps de se reformer.

Le choc va être terrible. Réguliers contre réguliers.

Les cavaliers tirent mais ne peuvent arrêter l'élan des rebelles.

L'impact voit la cavalerie vaciller.

La cavalerie perd 40 hommes contre 140 chez les sudistes. Leur général en chef est assommé pendant le combat.

Le moral sudiste vacille mais les nordistes se rendent à eux .


Derrière les vainqueurs de la mêlée sanglante une charge nordiste met en fuite le dernier régiment d'élite sudiste.

A l'Est, ce sont des avancées confuses en entremêlées qui vont tenter de départager les armées qui se disputent le carrefour.

Tous les régiment ont avancé. Aucun n'a chargé.

On se fusille donc à bout portant mais le faible nombre de tireurs impliqués ne permet aucune décision

L'officier sudiste est touché! Le moral des troupes en sera-t-il affecté?

Le régiment sur la colline a assisté au drame et panique (double 1 au dés).
Ses hommes ne savent pas que l'officier n'a été que légèrement blessé. Leur fuite inquiète un régiment de plus.


Ont pourrait penser la bataille finie mais ce n'est pas tout. Un autre officier nordiste, cette fois, se prend une balle dans le bras et tombe. Les sharpshooters hésitent, de même que la batterie isolée.

De l'autre côté, le dernier officier nordiste qui a accompagné ses troupes dans la charge contre l'élite rebelle s'est aussi pris une balle. Il n'est qu'assommé mais cela suffit pour déstabiliser ses hommes.

Voyant cela, le second régiment, déjà ébranlé, et dont on pensait qu'il serait parti en déroute se ressaisit brutalement (double 6 aux dés) et pousse des hurlements vengeurs. 
Voilà... une bonne bataille bien confuse qui a vu les schémas habituels à cette règle se répéter.
   Aucun camp n'a réussi à l'emporter. Le carrefour Ouest n'était occupé par personne et est resté au milieu des protagonistes et le carrefour Est était au centre d'en enchevêtrement de troupes ennemies et n'a pu être départagé. Il s'agit donc d'un match nul. En terme de jeu, le Nord a fini avec 18% de pertes et le Sud 7%. En considérant les régiments en fuite on arriverait à 32% et 26%... Rien de décisif non plus, donc. 

Un taux de perte d'officier terrible (Pendant la guerre de Sécession, il y a eu, en proportion, plus de généraux tués que de soldats!), Une explosion de 10# Parrott, des charges trop courtes, des régiments sans munitions, des déroutes en pagaille... que du bonheur !
   Je suis content de retrouver la règle. Même après 20 ans sans y jouer je connais toujours les tableaux et les paramètres par cœur.
Nous avons été un peu pris par le temps et je convient que c'est une règle un peu difficile pour les débutants. Mes trois invités semblent avoir pris du plaisir mais se sont reposés sur moi pour les calculs. Sui la fin de la bataille est aussi détaillée c'est pour qu'ils puissent en prendre connaissance car, en effet, j'ai du finir de résoudre les derniers combats après leur départ.

   Puisqu'ils vont me lire, j'en profite pour les remercier et leur donner quelques conseils qui ne pourront que leur être utile pour plus tard.
  Bien joué pour les ciblages d'artillerie par votre artillerie! Même si ça n'a pas payé, ça m'a contraint à modifier mon organisation.
S'acharner avec les sharpshooteurs sur les artilleurs était sans doute une mauvaise option. trop difficile d'en abattre deux en un tour. Les sharpshooters  peuvent être tellement plus utiles contre de l'infanterie ! Dans cette partie, nos deux régiments de tireurs d'élite, se sont neutralisés mutuellement.
   Votre artillerie a été trop longue à se mettre en batterie. Ce sont autant de tirs qui ont été perdus. Même si elle est peu efficace, elle peut bouleverser la bataille en cas de touche.   Et attention aux flanquements ! Ces tirs, s'ils touchent peuvent être dévastateurs.Ils faut toujours éviter de se retrouver pris de flanc, même partiellement et là, c'est tout l'art de la manœuvre qui entre en jeu.
   Pas d'inquiètude, vous allez vous habituer  et les meilleurs options se dessineront à vous à l'usage... mais il restera toujours une part de bluff au niveau des ordres.
Et sinon, dans ce jeu, les dés ont toujours le dernier mot. Certes, il y a des erreurs à éviter impérativement mais même le plan le mieux préparé peut foirer du début à la fin.
Petit bilan des pertes pour le fun:
A la fin de la partie, il y avait 7 régiments en déroute (4 sudistes et 3 nordistes). ils ne sont pas comptés dans les pertes. Quelques tours de plus et le décompte aurait été tout autre.

Dans la presse, on pourra lire:

Le 19 Août 1863, deux avant-gardes ennemies se sont rencontrées  à Carrouf' .
Le Nord alignait 5244 hommes et 12 canons et le Sud 4504 hommes et 10 canons. 
   Le bilan a été de 161 morts pour le Nord, 481 blessés, 60 disparus, 320 prisonniers plus la perte de 2 canons.
   Le Sud déplore 180 morts, 543 blessés et 180 disparus. 



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