mercredi 26 octobre 2022

Le mariage de Yoshimoto (8ème épisode de notre campagne Argad - Sengoku)

   Le salon Matsuri de Vannes (56) des 22 et 23 Octobre 2022 a encore été pour nous l'occasion de grosses parties, les huitième et neuvième de notre campagne fictive, située de façon assez floue, pendant l'ère Sengoku. Ce scénario fait immédiatement suite à celui-ci :La chute du Clan Haru
   Il se passe le lendemain de la bataille qui a vue Haru Riemon se suicider dans son donjon. Nous y retrouvons les glorieux vainqueurs près à fêter dignement la victoire et se voir récompenser de leurs bons services par HOJÔ Yoshimoto, leur suzerain. 
   Quelques nouvelles et évènements, heureux et malheureux, vont ponctuer ces deux jours de festivités.
   C'est donc un scénario exclusivement basé sur le jeu de rôle que j'avais prévu de soumettre à mes fidèles joueurs. Le théâtre de ce huis-clos est la résidence de feu-Riemon où sont réunis tous les personnages. Aucune bataille, à priori, mais de nombreuses occasions de lancer les dés pour mener l'enquête, négocier ou se mesurer les uns aux autres lors des nombreux jeux que HOJÔ Yoshimoto va leur proposer pour rythmer ces deux jours de festivités. Ces deux jours verront finalement deux annonces d'importance prendre place. 

CLAN HOJÔ : Chaque joueur retrouve sa place et son personnage.

Denis : HOJÔ Yoshimoto 
Patrice ; CHIBA Hiraku 
Jean-Jacques : OKUDA Takao
Ehouarn : YOSHITAKE Yoshimura 
Dorian : Goroemon: « brèche-dent » 
Didier : OBA Tomasu 
Laurent : Isaki
Quant à moi, je serais à nouveau l'arbitre et le metteur en scène de cette journée. 

   Tout d'abord, il convient de faire un petit tour de Gotemba, dont vous commencez à connaître la disposition. Nous y retrouvons le chateau, le quartier commerçant, le monastère zen mais découvrons les quartiers riches de la ville, où se situe les plus belles résidences. 
Le château pris la veille est désormais occupé, la ville, sécurisée, les samouraïs vaincus opposés à la soumission invités à se faire seppuku.

Visite de Gotemba, ville nouvellement conquise:

L'imposant château Haru après sa prise par les Hojô.

Vue de la résidence Oseki, jouxtant celle de feu Haru Riemon.


Le marché de Gotemba, toujours aussi prospère.
Quelques samouraïs restés fidèles aux Haru choisissent de mettre fin à leurs jours. 

Les moines soignent les blessés des combats de la veille. 

L'ensemble du plateau du samedi. Gotemba, son château, son monastère et la ville. 

Singes batifolant au bord de la rivière.  

Détail du bûcher funéraire où l'on entasse les cadavres. 

Les etas et les moines font brûler les corps des guerriers tués la veille. 

Moines guerriers à l'entraînement devant le monastère de Gotemba.
 


Détails du marché : Marchands ambulants avec leurs yatai (étals) portatifs.

Des rizières, au premier plan, la résidence Haru au second et résidence Oseki au fond 

La résidence Haru occupée. C'est là que va se passer tout le scénario du jour, en huis-clos.


Geisha et musiciennes dansant dans le parc du domaine.

Le conseil et la cérémonie de la remise des têtes.

   Le conseil commence par les remerciements de Yoshimoto à tous ses loyaux et dévoués vassaux. On lui remet les têtes des ennemis les plus illustres tués la veille dont celle de Riemon et de son principal général, Mototaka. Puis, il annonce la nouvelle répartition des fiefs et l'attributions de nouvelles terres aux uns et aux autres. 
La cérémonie de la remise des têtes. Les vassaux sont placés selon la préséance.

Placés de la même façon, les joueurs parlementent au conseil.

    OKUDA Takao se voit nommé gouverneur de Gotemba, et remplacé par CHIBA Hiraku à Kamakura. Les fiefs de tous les vassaux sont augmentés en revenus. Takao essaye à nouveau d'obtenir la main de la princesse Yasuko, enceinte du dernier héritier des clans à la fois Haru et Nakagawa. Au cours d'un long plaidoyer, qu'il avait soigneusement préparé, et ma foi, fort convainquant, où il met en avant la magnanimité affichée de son seigneur, le fait que l'enfant sera élevé dans les valeurs du clan, qu'il aura le soutien des populations de ces fiefs... etc. Il obtient l'aval de son suzerain qui consent finalement à ce mariage. 
   Isaki, obtient de devenir le maître d'arme officiel du clan. 
  Goroemon se voit reconnu comme samouraï et passe sous les ordres direct de Yoshimoto avec un nouveau nom : KUDO Gorôhichi. Ca ne fait pas nécessairement les affaires de CHIBA Hiraku, qui perd avec ce yakusa, sa mainmise personnelle sur la pègre de Kamakura. Evidemment, OKUDA Takao, s'offusque de voir un criminel notoire se voir ainsi officialisé comme samouraï et donc légitimé comme respectable. Rien n'y fait Yoshimoto-sama reste ferme. Il récompensera au mérite, ceux qui le servent le mieux.  
   OBA Tomasu fait reconnaître devant le clan entier, la valeur de Patarasu, un de ses samouraï chrétien, qui avait, seul tenu un pont face à une myriade d'ennemis. Isaki échoue par contre à faire reconnaître son suivant dont les faits d'armes n'avaient, à ce jour, marqué aucun esprit.  
   Yoshimoto annonce ensuite à tous son prochain mariage avec OSEKI Hana fille héritière d'une puissante famille de Gotemba et que vient de démarcher son conseiller Hiraku. Elle amène un solide soutien local, une puissante cavalerie et de nombreux arquebusiers à la famille HOJÔ. Tous les vassaux félicitent chaleureusement leur suzerain pour cette union prometteuse. L'avenir d'un clan s'assure, avant tout, par la naissance de solides et nombreux héritiers. A 17 ans, il est temps que Yoshimoto se marie. 

   HOJÔ Yoshimoto reçoit ensuite le maire de la ville, YOSHIKAGE Masamitsu et le maître du monastère zen, ABE Miura. L'un et l'autre se voient garantir la sécurité de leurs biens, des citoyens et membres de la secte. Yoshimoto leur présente le nouveau gouverneur de la ville, OKUDA Takao, qu'il vient de nommer. L'entretien est cependant brutalement interrompu pas l'irruption d'un messager du clan. Celui-ci annonce que la résidence Hojô a été attaquée par un fort parti de ninjas infiltrés (voir "La chute du clan Haru") mais que les familles et otages ont pu s'échapper grâce au sacrifice de la femme et de la fille de CHIBA Hiraku. Responsables de la sécurité des otages en son absence, elles n'ont pas hésité à prendre la tête des défenseurs de la résidence pour permettre aux familles des vassaux de fuir. Les familles seraient en route pour Gotemba, sous bonne escorte. resté parfaitement maître de lui, CHIBA Hiraku accuse le coup sans ciller. Son fils aîné, présent auprès de Yoshimoto est désormais sa seule famille.

Le maire de Gotemba et le maître zen du monastère sont ensuite reçus.
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Un messager interrompt brutalement le conseil avec des nouvelles terribles.

Festivités et attractions proposées à ses vassaux par Hojô Yoshimoto:

Le combat de sumos:

   La première des attractions proposée est un combat de combat de sumos. Les vassaux sont invités par leur seigneur à s'y opposer. Quelques sumotoris locaux ont aussi été invités. Inoue, Matsumoto et Yamagushi. Peu des personnages sont familiers de la lutte. Quelques-uns tenteront pourtant de jouer de leur habileté ou de feintes pour emporter leurs combats, sans succès. Les combats sont assez expéditifs, et se soldent souvent par la chute d'un des combattant. Yoshimoto, joutera aussi, poussé par ses compagnons à se joindre au jeu. C'est finalement le champion local, Yamagushi, qui l'emporte. 

Successivement, tous les seigneurs et les sumotoris s'affrontent sur le dohyô.

Les familles des principaux samouraïs, rescapées de l'embuscade arrivent. 

L'arrivée des familles rescapées de l'attaque des ninjas
Les retrouvailles sont chaleureuses mais dignes. Les rescapés louent le dévouement de la famille CHIBA qui s'est sacrifiée pour permettre leur sauvegarde. Si les Takeda, commanditaires de l'attaque avaient pu mettre la main sur les otages, ils auraient alors pu faire pression sur chacun des vassaux en vue de les amener à trahir, pour sauver leurs proches. Ils auraient alors eus à choisir entre le suicide rituel pour signifier leur refus de céder au chantage ou la trahison. Dans les deux cas, le clan HOJÔ en aurait été très affaibli. 

L'arrivée des familles des samouraïs les plus importants du clan. 


   Malgré cette triste nouvelle, Yoshimoto, ordonne la poursuite du programme des réjouissances. L'épreuve suivante est le yabusame.

le yabusame:

   Le yabusame est une épreuve de tir à l'arc monté. Il s'agit pour chacun des participants de lancer son cheval en un galop stable, lui permettant de décocher successivement trois flèches sur trois cibles espacées. La plupart des vassaux se montreront très médiocres à cette épreuve hors OKUDA-san, qui fera un sans-faute, dès son premier passage. 

Les invités assistent au Yabusame où ils vont tous concourir. 

L'épreuve de Yabusame verra OKUDA Takao se distinguer. 

   Le troisième jeu proposé, sera une course de chevaux où les meilleurs cavaliers du fief vont pouvoir se mesurer. 

Kachu keiba, la course de chevaux des samouraïs en armure: 

   Le jeu suivant est la traditionnelle course de chevaux où chacun des samouraï peut concourir, en armure, mais tête nue. 
   Le premier prix est de 500 kokus. HOJÔ Yoshimoto compte bien sur cette épreuve pour repérer les meilleures montures de ses servants et se les voir offrir ou à défaut, essayer de les leur racheter. 
Dans les faits, chacun de ses vassaux choisira, parmi ses montures propres, la meilleure pour concourir. Selon leurs revenus, ils disposent de un à trois chevaux susceptibles d'avoir le niveau pour faire la course. Seul Yoshimoto dispose d'un cheval de course digne de ce nom. La plupart de ses vassaux dispose de chevaux ordinaires voire même carrément médiocres. 
    La course de 1000 mètres se déroule le long du mur intérieur de la résidence. Elle est assez disputée. Si Isaki mène sur les premiers trois quarts, la célérité et l'endurance du champion monté par Yoshimoto l'emporte finalement. On note l'excellent classement d'un messager du clan, à le seconde place. (Les messagers ont 2D en équitation et 2D en orientation, ce qui les dédie à ces postes cruciaux).
   Globalement, le résultat est décevant, le niveau des cavaliers du clan est faible et deux d'entre eux tombent même de leurs montures. KUDO Gorôhichi, nouvellement promu, n'est même jamais monté à cheval. Il se retrouve la risée de tous les vassaux traditionnels présents. 


L'arrivée de la course de chevaux. C'est le seigneur HOJÔ qui finit vainqueur. 


   Pendant que toutes ces festivités bon-enfant se déroulent de sombres tractations surviennent cependant en coulisse. 

Le piège de Yoshimoto: 

   Yoshimoto rendu paranoïaque par sa situation de parvenu (paranoïa soigneusement entretenue par moi-même, le maître de jeu) doute de certains de ses vassaux. Il a appris que l'un d'entre eux (YOSHITAKE Yoshimura) est vraisemblablement impliqué dans la mort de son père, fait, qui l'a finalement servi mais qui s'avère inquiétant, ne comprend pas pourquoi un autre (OKUDA Takao) tient tant à épouser Yasuko, ce qui lui octroierait un statut très particulier en vue de prétendre au pouvoir sur les deux derniers fiefs conquis, du moins jusqu'à la majorité de l'enfant à venir, s'il venait à être un garçon. Bref, un petit jet de "ruse" l'amène, avec la complicité de l'arbitre à élaborer un piège perfide. Il va tester la fidélité de  chacun de ses vassaux. 
   La ruse est la suivante. Chacun se verra proposer secrètement de trahir en ralliant le clan ennemi, celui des Takeda. Il verra ainsi leur réaction et qui vient lui faire part des tentatives de déstabilisation auquel l'ennemi Takeda se livre. C'est Ichi qui se voit confier cette tâche, secondée et étroitement surveillée par Gorôhichi, tant la confiance que Yoshimoto a en elle est limitée. Chacun des vassaux va successivement être ainsi mis à l'épreuve. 
   Le premier testé est OKUDA-san, sa réponse est pleine d'ambiguïté. Il demande à rester en contact, veut ménager la chèvre et le choux, se garantir une voie de sortie. Isaki, dégaine brutalement et menace de les décapiter immédiatement. Les deux faux espions sont obligés de révéler leurs véritables intentions, et qu'il vient de réussir brillamment et sans ambiguïté au test qui vient de lui être proposé. CHIBA Hiraku s'offusque et furieux, demande qui a tué sa femme et sa fille. Les deux espions bredouillent sans être capable de lui promettre la tête des assassins, ce qui met fin aux pourparlers. Yoshimura leur annonce clairement, qu'il n'a aucun intérêt à trahir et enfin, Tomasu, refuse après s'être enquis de la place que le christianisme pourrait avoir chez les TAKEDA. TAKEDA Shingen étant un fervent bouddhiste, la discussion tourne court. 
   Dans tous les cas, le résultat de chaque entrevue est fidèlement retransmis à Yoshimoto par Gorôhichi. Par ailleurs, tous se confieront sur la démarche qu'ils ont subie à leur seigneur... sauf Takao, qui sitôt l'entrevue avec les faux-espions achevée me confiera qu'il a omis une seule chose, s'assurer que les intervenants étaient bien du clan TAKEDA. 

Chacun des vassaux va être invité à se rendre en ville pour rencontrer deux mystérieux interlocuteurs.

Ils se voient tous proposer de trahir au profit des TAKEDA.

   A partir de là, la question se pose pour Yoshimoto de savoir quoi faire d'OKUDA Takao. Doit-il le faire assassiner dans un coin? Lui ordonner secrètement le seppuku? Faire savoir à l'ensemble du clan le crime de haute trahison dont il vient de se rendre coupable avant de lui ordonner de se suicider pour laver son honneur? Que faire de sa famille? 
   Il opte finalement pour la révélation publique de la duplicité du vieux vassal ancestral de son père. La révélation de la trahison a lieu  pendant le repas du soir. 
   Le repas commence avec force saké. Des musiciennes et danseuses égaient les invités. Elles s'écartent prestement quand un nouveau messager aux couleur des OBA et venant de la frontière, intervient. 


Le repas du soir se déroule dans la salle de réception de la résidence. 

Il va encore être l'objet de quelques coups de théâtre. 
   
      Il annonce la chute du fort frontalier, celui de la famille OBA. On est sans nouvelle de la famille mais le poste frontière a été pris et incendié. L'inquiétude croît pour Tomasu
    Puis Le seigneur Yoshimoto annonce à tous les suspicions de duplicité qui pèse sur OKUDA Takao. Celui-ci plaide une défense troublante et improvisée, assez convaincante  dans laquelle il fait part de sa bonne foi, de sa volonté de laisser croire aux TAKEDA qu'il serait prêt à les rejoindre, tout ceci afin de mesurer leurs progrès dans leur démarche de corruption du clan. Tout en sachant qu'il risque de perdre son vieil ami, CHIBA Hiraku, lui demande alors pourquoi il n'a pas fait part de cette initiative à leur seigneur. Hiraku reconnaît alors son erreur, oui, il aurait dû mettre son seigneur dans la confidence de sa tentative de tromper l'ennemi sur ses intentions. A ce stade là, Hiraku pouvait encore sauver sa tête, mais c'était sans compter sur la perfide intervention de Gorôhichi, qui ne lui pardonne évidemment pas son intervention du matin même, pour empêcher sa promotion. Pourquoi dans ce cas, a t'il ordonné à ses hommes, cachés en ville, de se tenir prêts à fuir avec sa famille? La confusion gagne Takao, il bredouille, bafouille non sans lancer de noirs regards à Gorôhichi. Le brigand a gagné. Il hésite brièvement à se jeter, sabre en avant, sur son accusateur mais ce serait condamner son honneur et sa famille à l'infamie. Se jetant au sol au pieds de Yoshimoto, il finit par demander humblement de pouvoir accomplir le suicide rituel afin de laver son honneur, celui de sa famille, pour ce fourvoiement malheureux et son inconséquence crasse. 
   Yoshimoto concède le seppuku, mais sa famille devra elle aussi disparaître. Le crime de haute trahison ne peut se concevoir de la part d'un si ancien vassal sans conséquences. La femme de Takao accompli donc le jigai, se tranchant seule la carotide avec un tanto. Quant à leur fils, trop jeune pour commettre l'un ou l'autre, il est promptement exécuté par décapitation. Ainsi disparaît la glorieuse lignée des OKUDA, alliés éternels des HOJÔ de Kamakura. 
    HOJÔ Yoshimoto annonce ensuite son mariage, le lendemain avec OSEKI Shizu. La famille OSEKI est une puissante famille du fief et cette alliance doit lui apporter pas mal de troupes. Il s'agit aussi bien sûr d'avoir un héritier au plus vite pour perpétuer la famille. 


OKUDA Takao est mis en accusation alors que les gardes ont pris place alentours. 

Takao n'a d'autre choix que de se faire seppuku pour laver son honneur bafoué. 

   La soirée reprend et l'on s'enivre copieusement. Ces évènements ne doivent pas occulter qu'il s'agit de célébrer la victoire et le mariage prochain de leur seigneur. Tactiquement, et du fait de la disparition de Takao et le veuvage récent de Hiraku, Yoshimoto prévoit désormais d'attribuer Yasuko à Hiraku comme nouvelle épouse. Ce serait profitable, à la fois pour lui, et pour le clan. 
   Tout le monde se couche fort tard alors que l'alcool coule à flots et que l'on a fait revenir les geishas. la garde de la résidence a été triplée. Pourtant, les émotions ne sont pas finies. 

Le meurtre de Yasuko. 

   Au milieu de la nuit, des râles d'agonie, éveillent les voisins les plus proches de la chambre ou réside la présumée princesse Yasuko. Celle-ci se tord, agonisante, victime d'un empoisonnement. 
Yoshimura comprend immédiatement le mode opératoire. Une personne infiltrée dans le faux-plafond a laissé pendre un fil au-dessus de la bouche de la victime et y a laissé couler un poison violent. Par réflexe, la victime a absorbé la goutte létale à la commissure de ses lèvres. Tout cela évoque évidemment l'intervention d'un ninja. Les soupçons se porte immédiatement vers Ichi, qui est convoquée. Elle confirme le mode opératoire probable, deviné par Yoshimura et se voit chargée de mener son enquête. Pour la première fois, elle se voit informée des évènements et décisions qui concernent le clan. Elle avait soigneusement été tenue à l'écart, jusque-là. Tous conviennent que cette mort arrange finalement le clan, en éliminant une menace future possible. Dans leur coin, Hiraku et Yoshimoto s'inquiètent pourtant : Et si c'était la famille de la future mariée, les OSEKI, soucieuse de ses prérogatives qui avait fait le coup? Ce serait alors une famille dangereuse, à ménager et à tenir soigneusement à l'œil. 

Le deuxième jour, cérémonie du thé, mariage et préparatifs de guerre: 

   Rien de tel qu'une bonne cérémonie du thé pour se remettre d'une soirée trop arrosée et d'un sommeil écourté. C'est maître Goeki du monastère de Gotemba qui officie, magnifiquement. Malgré une prestation remarquable, aucun des participant n'est capable de bénéficier pleinement de l'état de zénitude attendu. 

Le maître du thé, Goeki, procède à la rituelle cérémonie du thé pour les invités. 

   Les vassaux se rendent ensuite en ville pour essayer de trouver rapidement un cadeau digne de leur seigneur et de sa femme à leur offrir lors de la cérémonie à venir. 

    OBA Tomasu, se rend en ville avec son fils aîné pour choisir un présent à la hauteur de l'événement. Aucun garde ne trouve cela suspect. Pourtant, il va confier son fils à un inconnu qui se charge de l'extrader rapidement hors de la ville. Rentrant à la résidence par une autre issue, personne ne remarque la disparition de l'enfant, pas plus qu'on ne s'en rendra compte pendant la cérémonie du mariage, quelques heures plus tard. OBA Tomasu a été contacté la veille par un agent TAKEDA. Rien à voir avec la fausse première fois. Celui-ci lui remet un courrier, signé de sa femme et de son fils cadet. Tous deux sont vivants. Ils ont été capturés avant l'incendie du château frontalier et sont désormais aux mains des TAKEDA. S'il peut s'assurer de l'évasion de son fils aîné, qui est ici, et le confier à l'agent TAKEDA, celui-ci lui garantit le maintien dans son fief et une promotion immédiate avant l'écrasement des HOJÔ dans la bataille prochaine. Il devra tourner sa veste au signal (cinq coups de trompe). Du fait qu'il est kirishitan (chrétien), OBA Tomasu ne peut se suicider, ce qui est interdit par Déus (Dieu). Le choix est difficile mais Tomasu ne peut se résoudre à sacrifier sa femme et son fils cadet. Il accepte, et c'est ainsi qu'il va faire échapper son fils aîné... en espérant que personne ne se rendra compte de son absence dans les heures qui viennent. 

    Le mariage s'opère assez simplement, par l'échange entre les futurs époux de trois coupe de saké. Puis les vassaux congratulent les mariés et leur offrent leurs cadeaux. 

Les futurs mariés échangent les trois coupes de saké rituelles devant leurs invités. 

       Hisaku a choisi un assortiment de luxueuses soieries, Yoshimura, un bel étalon, ce qui fera sourire les samouraïs, y voyant une moquerie à l'égard de GorôhichiTomasu a choisi une poterie chinoise ancienne dans son énorme caisse laquée, Isaki, un arc très ancien offert à la famille HARU par l'Empereur, il y a  neuf générations et Gorôhichi, une paire de chiens shiba inu, un pour Yoshimoto, l'autre pour sa femme. 
    Le seigneur Yoshimoto remercie sincèrement ses vassaux et se montre touché par les cadeaux offerts. 

    La fête bat son plein quand une ultime délégation intervient. Celle-ci provient du clan ODA, un lointain clan du Sud du pays, qui fait sa place actuellement, volant de victoires en victoires. Les envoyés félicitent Yoshimoto pour ses récents succès, tant en amour qu'en bataille mais lui demande assez vertement de se rallier au clan ODA, qu'ODA Nobunaga ne tardera pas à se rendre maître de la totalité du pays, qu'il est en conflit avex leur ennemi commun, les TAKEDA. Ils lui vantent les prouesses de leur maître, la façon dont il récompense ses soutiens mais la démarche n'en reste pas moins cavalière. Parfaitement maître de lui, Yoshimoto, leur rétorque qu'il n'a aucune ambition nationale, pas plus qu'il n'aspire à prendre part aux guerres se déroulant au Sud, mais qu'il suivra attentivement les progrès de Nobunaga. Pour Yoshimoto, il ne fait pas de doute que Nobunaga tâte le terrain. Il aurait cependant pu se fendre d'un cadeau ou même se déplacer en personne pour une requête d'une telle importance pour les HOJÔ. Habilement, il laisse la porte ouverte à une rencontre future, peut-être à mi-chemin entre les deux territoires. Il s'inquiète de savoir si une armée ODA est en marche vers lui alors qu'ils est à la veille d'une nouvelle campagne contre les TAKEDA. 


Une délégation du clan ODA, tout juste arrivée en ville, demande à Yoshimoto de prêter allégeance, non sans le féliciter pour sa victoire récente et son judicieux mariage.

  Préparatifs de guerre, dispositions politiques et entrée en campagne:

    HOJÔ Yoshimoto est décidé à aller reprendre ses postes frontières, tombés aux mains des TAKEDA. Il décide de partir avec 70% de ses troupes afin de laisser des garnisons suffisantes pour garantir la sécurité de ses terres nouvellement annexées. Il dispose de nombreux tireurs, de nombreux samouraïs à pied, d'une cavalerie moyennement nombreuse et de nombreux tireurs. Le moral d'une partie de ses troupes est cependant affecté par la mort récente d'OKUDA Takao
    A la demande de l'un des envoyé ODA, Yoshimoto accepte qu'il l'accompagne en tant qu'observateur de la campagne contre l'ennemi commun TAKEDA.

    Ichi est sommée de suivre l'armée pour rester sous la surveillance constante de Gorôhichi. Il lui a remis de mystérieux manuscrits codés qu'elle se dit à même de décrypter. Un nouveau gouverneur a été nommé à Gotemba et présenté rapidement aux notables... ce qui n'est tout de même pas sans laisser la population perplexe: Le dernier n'a "tenu" qu'une courte journée, ce qui est loin d'être gage de stabilité durable.

Conclusions: 

    De mon point de vue, une belle partie. Merci à Dorian pour sa somptueuse contribution à a peinture des civils, à Denis pour la fourniture et la production de matériel, ainsi que pour sa disponibilité, alors qu'il était invalidé par ses vilaines blessures au pied. 
    Merci à tous les joueurs, pour la très grande qualité de leur roleplay dans un scénario difficile où je savais qu'il n'y aurait aucune place au combat. Certains ont pourtant trouvé des longueurs à cette journée.

    De mon côté, deux mois de préparatifs et d'écriture, une soixantaine de nouvelles figurines peintes, quelques nouveaux décors, les 3,6 mètres de mur d'enceinte de la résidence, les bûchers, quelques menus éléments de décors du marché, dont les yatai, dessinés par moi en 2020 et découpés au laser lors de mon stage de maquettisme chez Maquette Création

    Le salon Matsuri reste l'endroit où nous croisons le plus de personnes attirées par nos productions et notre activité. Énormément de monde, du cosplay à gogo, beaucoup de questions et de visiteurs intéressés par l'époque, les décors et ce loisir, à cheval entre modélisme et jeu. Un week-end éreintant avec des horaires de présence élargis, 8h30-19h, sans pose, sans compter les déménagements du matériel la veille et le soir du dimanche. 
    La campagne que je pensais fine prend un nouvel essor. Si certains personnages passent, la situation évolue encore et mon esprit continue à produire. 

La suite ici.

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